Algérie

Encore sans statut: Une Journée pour les sages-femmes



Submergées par la masse de travail et, surtout, par le manque d'encadrement, elles se retrouvent en train de faire le travail de médecins ou d'infirmières, pour aider et assister les mamans à mettre au monde leurs nouveau-nés.

Les sages-femmes ont célébré hier, leur Journée internationale.

A Oran, comme dans les autres wilayas du pays, les sages-femmes ont encore une fois saisi cette occasion pour revendiquer un statut spécial à ce corps professionnel, éminemment utile de par la noblesse de sa mission, et qui fera la différence entre leur mission et celles du reste du personnel paramédical et des médecins exerçant dans les établissements sanitaires.

«Malgré ses efforts et son travail qui mérite d'être salués, la sage-femme n'a pas encore eu ses droits et continue d'exercer dans des conditions délabrées, sans protection, d'où la nécessité d'adopter un statut particulier pour le corps des sages-femmes», dira l'une d'elle exerçant dans une structure publique à Oran. Une sage-femme algérienne assure jusqu'à 800 accouchements par an, voire plus dans certaines zones, alors que les normes fixées par l'Organisation mondiale de la Santé sont de 175 accouchements par sage-femme. Cette situation est due aux pressions que connaissent certaines maternités. L'établissement hospitalier spécialisé en gynécologie et obstétrique Benyahia Zohra (ex-Point du Jour) en est l'exemple vivant. Ayant bénéficié de travaux de rénovation, cette structure de 64 lits enregistre quotidiennement entre 80 et 100 hospitalisations et entre 30 et 40 accouchements. Des chiffres qui donnent une idée sur la charge de travail du staff de cette structure située à Oran-est et très fréquentée par la population oranaise. Durant les neuf derniers mois de l'année écoulée (soit après la réouverture de la structure en mars 2008), l'EHS Benyahia Zohra a enregistré 7.195 accouchements par voies basses et 864 accouchements par césarienne. Au moment où l'EHS Benyahia Zohra est confronté quotidiennement au surnombre des «malades», l'établissement hospitalier spécialisé en gynécologie, obstétrique et chirurgie infantile «les Pins» sis au quartier les Planteurs est «déserté» par les femmes.

Cette structure de cinq étages et d'une capacité de 120 lits ne draine pas la foule. Dotée de deux blocs opératoires, une unité de néonatologie et d'une unité de réanimation, entre autres, la structure a été complètement rénovée et réhabilitée, selon les normes internationales, pour les nouveau-nés prématurés, une salle de couveuses a été aménagée. Concernant les équipements, l'EHS «les Pins» n'a rien à envier à celui de Point du jour.

Selon Mme Benbraham Fatiha, directrice de l'EHS les Pins, «les travaux de rénovation de la structure, lancés en juin 2008 ont nécessité beaucoup d'efforts». Abordant le volet du personnel, la directrice dira que son établissement comprend trois gynécologues, deux pédiatres, deux chirurgiens pédiatres et 14 sages-femmes. «Deux autres gynécologues femmes prendront service dans les prochains jours. Pour les réanimateurs, je vais faire une convention avec le CHU d'Oran en attendant l'ouverture de nouveaux postes budgétaires», a-t-elle ajouté. Les femmes qui viennent pour accoucher au niveau de l'EHS les Pins sont aussi prises en charge par quatre psychologues. «Le travail des psychologues contribue dans le projet hôpital ami des bébés», selon la directrice, qui est aussi la coordinatrice nationale du projet, et ce, conformément aux recommandations préconisées par l'UNICEF et L'OMS. Le taux d'allaitement au 8ème jour est de 95,12 % à l'EHS les Pins alors que les normes fixées par les organismes internationaux sont de l'ordre de 75 %.

La responsable indique que ces résultats très encourageants pour la santé de la mère et des nouveau-nés ont été obtenus grâce à un dévouement du personnel et à la mise en place d'un programme de formation du personnel en poste pour des actions de suivi régulier des femmes durant leur grossesse et après leur accouchement. Il y a lieu de signaler que la clinique Nouar Fadela (60 lits) (ex-Ste Anne) et Abed Atika (ex-Gasser) (30 lits) seront bientôt rouvertes après leur rénovation, chose qui va alléger la pression que subissent les autres structures.


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