Algérie

En visite aujourd’hui en Algérie



Azouz Begag ou le syndrome du colonel Bendaoud Ecrivain d’origine algérienne, promu ministre «français» délégué à la Promotion de l’égalité des Chances, Azouz Begag sera, à partir d’aujourd’hui, en visite officielle au pays de ses ancêtres où il aura à rencontrer notamment Djamel Ould Abbès, ministre de l’Emploi et de la Solidarité nationale, et Khalida Toumi, ministre de la Culture. Tout le monde se souvient encore en Algérie de la polémique qui avait opposé, l’année passée, Azouz Begag à Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier s’était permis d’user d’un vocabulaire, somme toute, honteux comme par exemple «nettoyer au Kärcher» ou encore «racaille» au sujet des émeutiers de la banlieue parisienne. Azzouz Begag, et c’est tout à son honneur, avait été parmi les rares personnalités à déplorer ouvertement ces insultes et cette «sémantique guerrière». Cependant, mal lui en a pris d’inviter Sarkozy à choisir de cette manière son vocabulaire puisque ce dernier, candidat aujourd’hui à la présidentielle, répugne à être critiqué publiquement. Sarko lui a renvoyé, aussitôt, une volée de bois vert. Jugeons-en: «Un sous-ministre issu de l’immigration n’a qu’à fermer sa gueule.» Et nous voilà revenu à l’histoire de «Arbi, Arbi loukan ykoun el colonel Bendaoud»... Une légende qui rapporte que vers la fin du XIXe siècle, le premier Saint-Cyrien algérien du nom de Bendaoud avait réussi à franchir les échelons de la hiérarchie militaire pour se retrouver colonel dans l’armée française. Un jour, lors d’une réception où il y avait des personnalités du gouvernement français en visite en Algérie, le Colonel Bendaoud se vit refuser l’entrée, alors que des officiers moins gradés que lui y étaient acceptés. Bien évidemment, la différence est que lui était un «indigène». Même sa bravoure et son courage dans les combats au sein de l’armée française, l’attachement qu’il vouait sincèrement à la France qu’il aidait d’ailleurs de son mieux dans son œuvre de colonisation, ne lui auront finalement pas servi à grand chose. Il finira par démissionner de l’armée française «à cause de cette injustice et cette inégalité flagrante». Depuis, cette affaire du Colonel Bendaoud a longtemps hanté l’imaginaire algérien. Plus près de nous, tout le monde se rappelle également de la façon dont les harkis ont été traités en France, et ce, après avoir donné leur sang et leur vie pour défendre les intérêts français. Aussi, nombre de journalistes algériens aimeraient très certainement que le ministre «français» délégué à la Promotion de l’égalité des Chances, et qui est non moins sociologue de formation, saisisse l’occasion de son passage à Alger pour évoquer cet épisode et aborder surtout le sujet sensible de la discrimination raciale en France.



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