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"En tant que démocrate on demande à l'armée de retourner dans les casernes"



Escortée de force à la Télévision par des centaines de manifestants afin de se proclamer Présidente de transition, Saran Sérémé a renoncé à une telle déclaration. La présidente du PDC avait, quelques jours avant la chute de Compaoré, organisé une grande marche contre le projet de modification de la Constitution.-Pensez-vous que la chute de Blaise Compaoré était inévitable 'Elle aurait pu être évitable si le président Compaoré avait écouté à temps ! Nous lui avons dit à plusieurs reprises qu'il avait le choix de sortir par la grande porte. Malgré toutes les dérives, Compaoré a ?uvré à construire le Burkina Faso et à avoir un minimum de sympathie au sein de son peuple. Il aurait dû finir son mandat et partir avec honneur, mais son entêtement et celui du «noyau nucléaire» qui gravite autour de lui l'ont mené vers la banqueroute. Aujourd'hui, en dépit de la situation, nous devons préparer les élections et mobiliser nos électeurs. La Cédéao nous a indiqué qu'elle visait une période de transition d'une année et qu'elle souhaitait le maintien de 2015 pour l'élection présidentielle. Nous mobilisons la population et espérons qu'ils nous feront confiance pour une élection démocratique. Nous commençons à donner les mots d'ordre. Nous n'avons jamais cessé d'agir, même pendant que la lutte était en gestation. C'est incontestable, la décision reviendra uniquement au peuple.-Un peuple qui vous a conduit «de force» à la télévision pour faire une déclaration?Une suite d'événements a conduit mon peuple à agir ainsi. Les gens étaient très énervés et ne faisaient plus confiance à aucune autorité. Ils m'ont certes un peu forcée à aller là où ils voulaient, mais ceci témoigne de la confiance qu'ils ont en moi. Cependant, je ne pouvais pas assumer la déclaration qu'ils voulaient entendre. Dans mon pays, nous n'aimons pas la trahison et je ne pouvais trahir mes collègues, mon groupe et même les militaires qui nous ont épargné un bain de sang. Je n'oublie pas cette population qui me fait confiance, je la sers selon mes valeurs et mon éthique.En tant que démocrates, nous demandons à l'armée de retourner dans les casernes. Cela n'empêche pas qu'il puisse y avoir un beau travail quand on mobilise les compétences d'un pays. Nos militaires sont également des intellectuels, ils ont des compétences. Mais ils représentent, aux yeux du peuple, l'autorité. La plupart des militaires à la tête de pays africains ou de pays en transition ont finalement succombé, car le pouvoir est boulimique. Il faut instaurer un équilibre pour ne plus laisser les dérives s'installer et appeler à un tandem politique.-La société civile au Burkina est liée à l'opposition burkinabé. Aujourd'hui, elle est appelée à élaborer «la charte de la transition». Êtes-vous confiante 'Je dois dire que la société civile a toujours travaillé avec les partis d'opposition, parce que ses militants activent dans des mouvements de défense des droits de l'homme et, forcément, dans le camp de l'opposition. Aujourd'hui, cette société civile a été invitée à exposer sa vision des récents événements survenus au Burkina. L'ossature de la transition devra émaner de toutes les composantes du peuple burkinabé.


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