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En ligne "La nature bientôt silencieuse" du mardi 10 août au jeudi 26 août En ligne


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La perte de biodiversité est tellement importante qu'il suffit de tendre l'oreille pour s'en apercevoir. Depuis quelques années, des bioacousticiens répertorient les paysages sonores de notre environnement avec un constat alarmant pour les oiseaux, contraints de s'adapter ou de se taire...

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La nature bientôt silencieuse



La perte de biodiversité est tellement importante qu'il suffit de tendre l'oreille pour s'en apercevoir. Depuis quelques années, des bioacousticiens répertorient les paysages sonores de notre environnement avec un constat alarmant pour les oiseaux, contraints de s'adapter ou de se taire.



Conséquence directe de la disparition de près d'un tiers des oiseaux en France, nos paysages sonores s'appauvrissent considérablement. Un constat partagé par Jérôme Sueur, éco-acousticien et maître de conférence au Muséum national d’histoire naturelle et Thierry Aubin, directeur de recherche CNRS, responsable de l’équipe communication acoustique au Laboratoire Neurobiologie de l'Apprentissage, de la Mémoire et de la Communication à l’Université Paris-sud d’Orsay.



Jérôme Sueur : "Les exemples de pertes de biodiversité (acoustique) sont difficiles à documenter parce qu’il n’y a pas de données historiques. L’évolution des paysages sonores ne va pas dans la bonne direction, comme vous le savez il y a un appauvrissement de la biodiversité, donc il y a une perte de son. On peut s’attendre à une tendance vers une sorte de silence."



Le silence

Thierry Aubin : "Les bruits de roulements de voitures sont très forts, très intenses et continus donc c’est une bande de fréquences qui est occupée en continu. Beaucoup d’espèces qui sont dans ces basses fréquences ne s’entendent plus. Certaines espèces, n’arrivant plus à communiquer, s’en vont, ne se reproduisent plus. Il y a eu des travaux sur des grenouilles près des autoroutes où les taux de reproduction chutent drastiquement. "



Jérôme Sueur : "On prévoit des disparitions comme le Grand Tétras qui est une espèce très emblématique du Jura, comme le Pic tridactyle, des espèces que l’on ne trouve que dans des milieux particuliers. Ces milieux, potentiellement, vont changer d’un point de vue de la végétation et donc ne vont plus offrir les mêmes ressources aux oiseaux, et vont potentiellement impacter les oiseaux donc acoustiquement cela va changer."



L’adaptation



Thierry Aubin : "D’autres arrivent à s’adapter, mais c’est assez rare. En milieu urbain, si on prend les oiseaux, ils vont avoir plusieurs stratégies pour essayer de contrer nos bruits à nous pour pouvoir s’entendre entre eux, soit ils vont chanter plus fort, simplement c’est assez fatiguant, ça fatigue l’appareil vocal. Il y a une autre stratégie, peut-être plus intelligente je dirais, qui est utilisée par certains oiseaux, qui est de changer de fréquence, de monter en fréquence pour passer au-dessus de nos bruits et communiquer plus facilement."



La globalisation



Jérôme Sueur : "On peut aussi penser à une forme de globalisation, une homogénéisation des sons parce qu’il y a certaines espèces à qui les changements qui sont en train d’arriver, de type climatique, ou de pression humaine plus forte, vont bénéficier et d’autres qui vont être impactées. Au final, on va se retrouver potentiellement avec des paysages sonores qui vont se ressembler dans des environnements très différents. Tout ça demande aussi à être quantifié scientifiquement, c’est ce que l’on essaye de faire sur d’autres sites, des sites tropicaux et des sites de forêts froides, notamment dans le Jura en France. On va suivre sur plusieurs années l’évolution du paysage sonore de cette forêt où justement on fait l’hypothèse qu’il y aura plutôt une globalisation, une homogénéisation des sons entre les sons d’altitude et les sons de vallée.

Elsa Mourgues, ACTUALITÉS France culture



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