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En ligne : « Je me suis cru moi-même wagnérien » : Saint-Saëns et Wagner, une relation complexe, par Cécile Leblanc



En ligne : « Je me suis cru moi-même wagnérien » : Saint-Saëns et Wagner, une relation complexe, par Cécile Leblanc

du vendredi 23 juillet au vendredi 06 août



Camille Saint-Saëns a connu Wagner dès 1859, lors du séjour parisien du compositeur allemand, pour la préparation du Tannhäuser, et a fait partie de son cercle de familiers.

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« Je me suis cru moi-même wagnérien » : Saint-Saëns et Wagner, une relation complexe, par Cécile Leblanc



Camille Saint-Saëns a connu Wagner dès 1859, lors du séjour parisien du compositeur allemand, pour la préparation du Tannhäuser, et a fait partie de son cercle de familiers.



Il fut le premier à jouer des transcriptions de ses partitions, et accourt à Bayreuth en 1876. À son retour, il rédige sept articles très documentés sur la Tétralogie, qui témoignent de l’importance de cette révolution musicale à ses yeux. Lors des représentations de Samson et Dalila à Hambourg en 1882, Hans von Bülow déclarera que Saint-Saëns est le seul compositeur qui a bénéficié des théories de Wagner sans avoir pour autant abdiqué son originalité.



À partir du moment où Wagner, à la fin du XIXe siècle, n’a plus besoin d’être défendu, Saint-Saëns estime que la musique française doit, à son tour, être mise en valeur contre une « wagnérolâtrie » devenue trop envahissante et un culte excessif voué au compositeur. Il défend alors, dans ses œuvres, une culture du Sud (souvent gréco-latine ou biblique) à l’encontre de « l’horrible Nord » germanique. Il espèrera même faire du festival des Arènes de Béziers, à partir de 1898, un « Bayreuth à la française ». Sa position s’accentue pendant la Grande Guerre, où ses articles au vitriol, recueillis dans Germanophilie en 1916, s’acharnent contre Strauss et Wagner, représentants de l’Allemagne moderne belliqueuse et hégémonique.



Cependant, s’il a beaucoup attaqué les prises de positions idéologiques de l’auteur de la Tétralogie et les démonstrations de ses partisans, il conserve une admiration réelle pour sa musique. En 1876, à Bayreuth, il résumait, en admirateur raisonnable, sa position envers Wagner : « La wagnéromanie est un ridicule excusable, la wagnérophobie est une maladie ».







Maître de conférences à la Sorbonne Nouvelle – Paris 3, habilitée à diriger des recherches, Cécile Leblanc est spécialiste des rapports de la musique et de la littérature à la fin du XIXe siècle (Wagnérisme et création, Champion, 2005, participation à l’Encyclopédie Wagner, Actes Sud, 2010, et 1913-2013 : le wagnérisme dans tous ses états, aux Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2016) ainsi que de la presse musicale. Elle se consacre, depuis quelques années, à la critique musicale chez Proust, et, plus généralement, à la musique dans La Recherche, à travers plusieurs articles publiés récemment. Elle met actuellement la dernière main à la publication d’un Proust écrivain de la musique, prévu fin 2016 chez Brepols dans la collection dirigée par Nathalie Mauriac.



Par Cécile Leblanc, Cercle National Richard Wagner - Paris



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