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En finir avec «la réconciliation» '




En finir avec «la réconciliation» '
Alors que le pays replonge dans le terrorisme, il est impératif aujourd'hui de faire le bilan de la politique dite de «réconciliation», légitimée il y a neuf années par un référendum populaire. On s'accorde à dire qu'une dizaine de terroristes se sont repentis, c'est-à-dire ont rendu leurs armes en contrepartie du pardon immédiat de l'Etat et de diverses aides sociales. Certes, ce n'est pas rien, une certaine stabilité étant revenue dans diverses régions du pays. Mais la démarche a été lourdement critiquée dès le départ, car elle excluait le passage des repentis par la justice : tous leurs actes dans les maquis, souvent des assassinats, ont été absous par simple décision politique.Ce fut ? et c'est toujours ? insupportable pour les familles des victimes qui se comptent, elles, par dizaines de milliers. Elles n'ont jamais trouvé le repos, exigeant vérité et justice. Leur quotidien est infernal, dans les villages notamment, où elles vivent avec la rage au c?ur impuissantes, elles sont réduites à côtoyer les tueurs et les bourreaux de leurs enfants. Souvent les repentis les narguent, revendiquant avec «fierté» leurs actes et leur passé. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs fini par retourner au maquis, se sachant impunis, confortés par les déclarations des officiels sur «la porte du repentir toujours ouverte».Les experts s'accordent aujourd'hui à dire que nombre d'attentats terroristes depuis 2005 sont le fait de repentis. Quant à ceux qui n'ont pas rejoint les maquis, ils participent, eux, à la propagation des idées salafistes. Le terreau intégriste est toujours fertile dans le pays et les officiels, eux-mêmes, commencent depuis peu à le reconnaître. Les victimes sont toujours les jeunes, vite happés vers les maquis algériens ou vers les terres d'Irak ou de Syrie. Si ce n'est pas Al Zawahiri, c'est Al Baghdadi du khalifat islamique.La politique de «réconciliation» a montré toutes ses limites, elle ne saurait être aujourd'hui la panacée de la lutte contre le terrorisme. Celui-ci continue de sévir, sous des formes nouvelles mais avec le même objectif : le plus grand nombre de victimes. Des actes sanglants endeuillent régulièrement le pays, sont ciblés plus particulièrement les services de sécurité. Le tout dernier attentat a coûté la vie à quatorze militaires dans la région des Ouacifs en Grande-Kabylie. La prise d'assaut de la base de production de gaz de Tiguentourine a mis en évidence ce danger, y compris pour la vie économique du pays.L'assassinat du citoyen français Hervé Gourdel a replongé le pays dans les années 1990, lorsque les étrangers étaient les cibles privilégiées du GIA. Le pouvoir a-t-il la volonté aujourd'hui de faire son «mea-culpa» sur la «réconciliation», de reconnaître au moins ses insuffisances ' Est-il enfin en mesure de proposer aux Algériens une autre politique '







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