Pendant ce mois de mai, la ville d'Oran vibre au rythme espagnol. Ainsi
en a décidé le directeur de l'Institut Cervantes, M. Javier Galvan, qui était
présent, jeudi dernier, à la cinémathèque d'Oran pour la projection du film
«Retour à Hansala» de Chus Gutiérrez. M. Javier Galvan, qui s'est félicité du
succès de cette avant-première en Algérie, récompensé à l'échelle
internationale depuis sa sortie en 2008, «Retorno à Hansala». Le film a été
projeté en primeur à Oran avant sa prochaine diffusion en France, a souligné M.
Galvan.
Cette comédie dramatique, magnifiquement interprétée par des acteurs de
talent, raconte, avec beaucoup de délicatesse, la tragédie que vivent les
harraga dans leur quotidien. L'oeuvre cinématographique raconte le drame des
candidats à l'émigration clandestine et la douleur de leurs familles.
L'histoire commence avec la découverte sur une plage espagnole des cadavres de
plusieurs jeunes migrants marocains, originaires du village de Hansala, qui
tentaient de regagner cette rive de la Méditerranée sur une petite barque. La
soeur d'un des défunts, Leila, interprétée par Farah Hamed, et le propriétaire
d'une agence de pompes funèbres, Martin, campé par José Luis Garcia Pérez,
entreprennent alors de faire le déplacement à Hansala, l'une pour rapatrier le
corps de son frère et l'autre pour monnayer ses services auprès des familles
des défunts en les aidant à «identifier» les vêtements et objets personnels de
leurs enfants.
Le réalisateur a su trouver le bon ton pour parler de ces jeunes,
complètement désabusés par la société où ils évoluent, société qui les méprise
dans le fond comme dans l'accessoire, et où le désespoir est tel que l'ultime
recours pour la fuir est celui d'emprunter des barques de fortune et s'en aller
trouver refuge ailleurs, sous des cieux où le niveau de vie ne frise pas
l'obscène ; et où la respectabilité de la personne humaine, quelle qu'elle
soit, a sa vraie valeur. Hélas !, cela n'est pas sans dire que, bien souvent,
pour ne pas dire tout le temps, ces jeunes désabusés, issus des classes les
plus défavorisées, entreprennent ce genre d'aventures au péril même de leur
vie, et quand ils arriment de l'autre côté, c'est en état de décomposition
avancé.
Ce film, projeté jeudi dernier, est le premier d'une série de quelques
films espagnols qui seront projetés, au fil des jeudis, pendant tout ce mois de
mai à la cinémathèque d'Oran. Cela se passe dans le cadre de la manifestation
«espagnolas à Oran», une manifestation qui se veut la copie conforme de la
manifestation «espagnolas à Paris», manifestation créée par des intellectuels
espagnols installés à Paris dans le but de promouvoir les cinéastes espagnols.
Après Paris donc, Oran est la deuxième ville à accueillir ce genre d'événement.
Et, par la coïncidence la plus totale, cela tombe à pic durant le mois où
l'Espagne a de très fortes chances de recevoir la palme d'or à Cannes, palme
qui sera remise au réalisateur de génie, le grand Pedro Almodovar, pour son
dernier film «Etreinte brisée», film interprété notamment par Pénélope Cruz.
D'après le directeur de l'Institut Cervantes, pour les prochaines années,
tout sera fait afin que la culture espagnole, notamment la culture
cinématographique, soit promue au plus haut rang... à Oran.
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Posté Le : 09/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Kebir A
Source : www.lequotidien-oran.com