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En attendant les réformes


En attendant les réformes
La ministre de l'Education nationale promet la prison à quiconque voudra tricher au bac. Nouria Benghebrit ne veut pas revivre son expérience du bac de l'an dernier qui s'est caractérisé par l'introduction de nouvelles formes de fraude via la 3G et les réseaux sociaux. Pour cela, instructions ont été données aux candidats de laisser leurs smartphones à l'extérieur des salles d'examen, rassurant qui veut bien la croire que la fuite des sujets est impossible. Difficile pourtant de donner plus de crédit qu'il n'en faut aux assurances de la ministre puisque tout le monde sait que les sujets ne peuvent pas être verrouillés à cent pour cent et qu'il a toujours existé des fuites dirigées pour certaines catégories sociales.Si le propos de la ministre est de rassurer sur des épreuves «clean», la démarche reste pourtant maladroite à quelques heures du début des épreuves. A l'image du gouvernement, elle a usé d'un verbe agressif, proférant des menaces à l'endroit de ceux qui ne sont finalement que des ados boutonneux déjà soumis à un stress inimaginable. Ce gouvernement qui dirige le pays n'utilise, au fond, que le langage de la violence verbale et physique, menaçant à tout va de sanctions, de fermeture et de prison. Un mode de gouvernance tant de fois décrié mais resté immuable face à une volonté d'évoluer. Libre pour Benghebrit d'évoquer la justice face à des élèves peu doués, mais aura-t-elle le courage d'aller au bout des véritables réformes qui attendent l'école algérienne et par ricochet réformer les examens et en premier lieu celui du bac 'En effet, il est inconcevable que des matières secondaires soient imposées à des classes scientifiques à l'exemple des épreuves de sciences islamiques ou de philosophie qui peuvent impacter négativement sur la moyenne finale du candidat. Sous la pression, la ministre a remisé ses réformes dans les caves du ministère, se contentant de menacer d'un index accusateur ceux qui auront le malheur de regarder par-dessus leurs épaules ou d'arriver en retard au centre d'examen. Là, elle est catégorique, décrétant qu'aucun retard «ne sera toléré» et les retardataires courant le risque de trouver les portes closes passé ce délai. Dans quelques heures le bac, et la réussite au bout des examens, c'est tout ce qu'on peut souhaiter aux candidats en l'absence de réformes dans le fond, courageuses et responsables.
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