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En attendant le prochain Ramadhan : Canicule, spéculation et… pénuries



Les années passent et se ressemblent, et comme le veut la tradition bien établie chez nous, à Oran et à l'instar des autres villes du pays, le service public a été faiblement assuré durant ces deux jours de fête et plusieurs produits de base ont littéralement manqué tels que le pain et le lait en sachet.
Les signes avant-coureurs de cette pénurie sont apparus deux jours avant la fin du Ramadhan, avec un manque flagrant de pain et de lait en sachet alors que sur le marché des fruits et légumes, et en raison de la faible offre et de l'approvisionnement démesuré de certains citoyens, les prix ont explosé. A titre illustratif, celui de la pomme de terre est passé en l'espace de deux jours de 50 jusqu'à 100 DA, voire 120 au niveau des localités enclavées comme Mers El-Hadjadj. La veille de l'Aïd, les quelques rares marchands qui ont installé leurs étals proposaient, à titre d'exemple, la salade à 200 DA, les tomates à 120 et 150 DA, les courgettes à 150 DA, etc. Pour le pain, en plus du congé pris par plusieurs boulangers avant le Ramadhan, le départ des ouvriers pour passer la fête auprès de leurs proches a engendré la fermeture de plusieurs boulangeries : deux en moyenne sur 4 ont cessé l'activité à 48 heures de l'Aïd. Du coup, les consommateurs ont dû recourir aux marchands ambulants, installés dans des conditions déplorables dans certains marchés de la ville, mais à des prix révoltants. «30 DA, à prendre ou à laisser», prévient un marchand installé à l'entrée du marché des Aurès. A Mers El-Hadjadj, une localité qui souffre d'un faible approvisionnement en denrées alimentaires, tout a manqué et le peu de marchandises proposées a été cédé à des prix dépassant toute logique commerciale et mercantile. Le même constat revient chaque année également pour le lait en sachet, et en raison de la fermeture forcée de plusieurs laiteries, ce produit de base a également manqué sur les étals. Selon un livreur qui d'habitude proposait plusieurs marques, seul un producteur, installé dans la périphérie d'Oran et qui avait pris ses dispositions, a pu approvisionner en petites quantités le marché.
Par ailleurs, en matière de service public, cette année, force est de constater que le transport public a connu un léger mieux notamment sur les lignes de grande affluence. Si les transporteurs publics ont assuré juste après la prière de l'Aïd les navettes en direction du cimetière d'Aïn El-Beïda, à partir de 11 heures, ils étaient présents sur les lignes habituelles. Pour cette année, la nouveauté réside dans l'absence des bus de l'ETO en raison de la grève entamée depuis 15 jours. Il est à signaler également que sur 10 taxis en circulation, plus de 70% sont ceux des sociétés de taxis et cela au grand bonheur des familles.
Les autres commerces sont restés fermés à l'exception des buralistes, des photographes ainsi que les salons de coiffure pour femmes qui ont travaillé durant toute la nuit. Les services étatiques, comme d'habitude, ont assuré leur mission comme la sûreté, la Protection civile, les services des urgences médicales ainsi que les gardes. Notons que cette année, la mission de collecte des déchets ménagers, confiée à des opérateurs privés suite à la décentralisation de ce service au niveau des secteurs urbains, a été normalement assurée. L'autre bémol réside dans l'inactivité de plusieurs stations-service et les conducteurs ont été prévoyants pour faire le plein avant la fête alors que d'autres ont été contraints à une longue attente au niveau des stations qui ont assuré le service.
En somme, la notion de service public continue d'être bafouée par les commerçants en dépit des appels incessants des organisations professionnelles envers leurs adhérents de remplir leur mission, et l'attitude légitime des citoyens à faire le plein de lait, de pain, de légumes, de carburants et autres consommables ne fait que tirer vers le haut les prix. En revanche, cette situation de léthargie, comme le veut la tradition, perdurera certainement durant les tout prochains jours, et un retour vers la normale ne sera possible qu'en fin de semaine.
LA CANICULE A LAISSE DES SEQUELLES
Les Oranais ont vécu l'un des mois de Ramadhan les plus chauds depuis l'indépendance. La température a dépassé dans certains jours la barre symbolique des 40 degrés à l'ombre. Les localités de l'intérieur de la wilaya ont été cependant les plus touchées par la montée du mercure. La hausse du thermomètre a été aggravée par le taux d'humidité élevé, ce qui a provoqué des complications pour les personnes dites vulnérables.
Les personnes âgées, les femmes enceintes et les malades chroniques ont été les premières victimes de cette canicule. La vague de chaleur, qui s'est abattue les deniers jours du mois sacré, a eu pour conséquence directe la hausse du nombre des évacuations des personnes souffrant de maladies chroniques vers les structures sanitaires, en particulier les urgences et le service de pneumologie. Des centaines de personnes, tous âges confondus, ont été transférées aux différents services hospitaliers. Les victimes de la chaleur ont été admises pour consultations ou hospitalisées pour une courte durée. Il s'agit de personnes atteintes de maladies respiratoires ou cardiaques qui souffrent de difficultés et de complications respiratoires, cardiovasculaires et diabétiques dues à la hausse des températures et au très fort taux d'humidité. Les urgences médicales, les services des maladies respiratoires et cardiaques sont restés en extrême alerte.
Un dispositif sanitaire approprié a été mis en place pour traiter les cas de personnes âgées qui ont fréquemment une hypertension artérielle (HTA) ou une insuffisance cardiaque. Cette population reçoit des soins intensifs et peut regagner son domicile au bout de 24 heures de traitement d'attaque.
Le recours à l'oxygénation suivi de la mise sous nébuliseur (brumisation) à l'endroit des asthmatiques chroniques est une opération largement utilisée par les médecins des urgences médicochirurgicales.
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