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En attendant l'appel d'Al Serraj



Lorsque Daesh avance en LibyeLes Etats-Unis et l'Italie sont prêts à apporter «l'aide nécessaire» à cet engagement militaire, aussitôt qu'il sera approuvé par le gouvernement Al Serraj.Une réunion des ministres européens de la Défense membres de la coalition anti- Daesh et de leur homologue américain Ashton Carter a eu lieu hier à Stuttgart, en Allemagne, afin de discuter des modalités pour intensifier la lutte contre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daesh) en Libye et dans la région du Sahel.Annoncée la veille par le secrétaire américain à la Défense aux journalistes qui l'accompagnaient en Allemagne pour la cérémonie du changement du Commandement des forces des Etats-Unis en Europe (Eucom), cette réunion porte sur «la question libyenne» avec, au menu, l'examen «des opérations militaires que l'Italie veut conduire en prenant la tête d'une coalition anti-Daesh en Libye». Les ministres européens et américain doivent, en effet, discuter des modalités pratiques que chaque pays est prêt à assumer dans le cadre de cette intervention programmée.Mais il y a un préalable, attendu avec impatience par les capitales occidentales concernées, celui de l'appel qui doit être fait par le Premier ministre Fayez al Serraj. Celui-ci a affirmé, lors de la rencontre avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, que le combat contre l'EI doit être «une affaire libyenne», mais la médiation onusienne, qui a abouti à ce gouvernement d'union, impliquait par avance la participation des puissances occidentales à la lutte anti- Daesh.«Je pense que le principal problème que vous soulevez est quand l'effort va commencer», a répondu Ashton Carter, laissant entendre que la décision est toujours en attente de l'accord libyen. Mais il a confirmé que plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Italie, sont prêts à apporter «l'aide nécessaire» à cet engagement militaire, aussitôt qu'il sera approuvé par le gouvernement Al Serraj.Pour sa part, le chef d'état-major américain, le général Joseph Dunford, a précisé que le Pentagone «travaillait en étroite collaboration avec le gouvernement de Fayez al Serradj pour déterminer l'aide dont il a besoin». Le chef d'Africom, le général David Rodriguez, «va rencontrer des représentants du gouvernement libyen pour discuter des exigences et des perspectives de ces opérations», a-t-il ajouté.On se souvient qu'il y a à peine deux semaines, le président Barack Obama, avait considéré, dans un entretien à Fox News, que l'intervention militaire en Libye, en 2011, a été «la pire erreur de sa présidence». La Maison-Blanche avait elle-même reconnu, le 12 avril dernier, qu'elle «partageait la responsabilité de l'échec de l'intervention». Obama a fini par avouer, cinq ans après la campagne militaire, que les objectifs visés par l'Otan, en 2011, n'ont pas été obtenus. Au contraire, la Libye s'est vue confrontée à des violences exacerbées et à une prolifération des groupes terroristes, dans l'est et le sud du pays., situation qui a influé sur l'amplitude de la menace dans la région sahélienne.Les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on. L'impatience des pays occidentaux à réinvestir le ciel libyen pour lutter contre Daesh implique un certain nombre d'interrogations. Plus que jamais, le gouvernement d'union a besoin de fédérer les diverses milices et de rassurer les tribus, légitimement inquiètes, sur sa capacité à défendre la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays et, pour cela, il lui faut démontrer son aptitude à diriger réellement la lutte contre les groupes terroristes. La coopération occidentale sera nécessaire, sans être prépondérante, et la capacité d'une armée libyenne ressuscitée en sera d'autant confortée, ouvrant la voie à une conjugaison des efforts de guerre avec les pays voisins en lutte contre Boko Haram et Aqmi.C'est dans une telle conjoncture que la question de la révision du système et des structures de l'Union du Maghreb arabe (UMA) prend toute son importance, à l'heure des mutations profondes que connaît le Maghreb, face aux défis régionaux et internationaux tels que le terrorisme, la migration ou le trafic de drogue.


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