Algérie - Revue de Presse



La libération de Hafnaoui Ghoul nous permet d?espérer un autre geste du Pouvoir politique en faveur de notre confrère Mohamed Benchicou, condamné à deux ans de prison et incarcéré depuis six mois à El Harrach. Il est inutile aujourd?hui de revenir sur les conditions qui ont conduit au procès et à l?emprisonnement de Mohamed Benchicou. Sauf celui de rappeler qu?à l?issue du verdict, tout le monde, pro et anti-Bouteflika, avait admis que la justice a eu la main lourde contre le directeur du quotidien Le Matin, aujourd?hui suspendu de tirage pour des raisons financières. Le Pouvoir politique a souvent montré qu?il pouvait nourrir une rancune tenace contre ses opposants et surtout contre la presse indépendante. Une attitude que d?aucuns jugent absurde, car à l?opposé des choix politiques du pays annoncés en 1989 et qui a pour conséquence fâcheuse de ternir l?image de l?Algérie sur la scène internationale. Chaque année, l?Algérie est « épinglée » par les organisations internationales de défense de la liberté de la presse et des droits de l?homme. Le contexte national et international a aujourd?hui nettement évolué pour espérer voir le Pouvoir en place recadrer le débat sur la presse et se défaire de cette tendance stérile de vouloir placer « la charrue avant les b?ufs ». C?est-à-dire, instituer une législation répressive avant de reconsidérer l?espace organisationnel et les conditions d?exercice de la profession de journaliste. Les assises que le département de Boudjemaâ Haïchour compte organiser bientôt seront une occasion pour réitérer deux revendications fondamentales des journalistes : l?accès aux sources d?information et la dépénalisation de la législation. L?Algérie est parmi les rares pays où le journaliste risque la prison pour ses écrits et où l?information est refusée au niveau de l?administration publique. Dans ces conditions précaires, comment peut-on exiger de la presse nationale une information de qualité, crédible, professionnelle et objective ? En tout état de cause, la presse a besoin d?un débat fécond avec pour résultat de recréer un environnement adéquat à son développement. En attendant, une mise en liberté de Mohamed Benchicou permettra de croire à une volonté réelle du Pouvoir de réajuster sa vision concernant la presse et son rôle dans la société algérienne.

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