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En arrière... toutes!


En arrière... toutes!
Lorsqu'apparurent les archs et les tribus, l'humanité enregistra un passage à un niveau supérieur car cette limite infranchissable du clan devenait désormais plus perméable car le clan lui-même était désormais mis en arrière-plan par l'intérêt de la tribu.A quoi peut-on saisir l'évolution de l'humanité' On peut la saisir à la technologie de plus en plus sophistiquée, à la masse de connaissances de plus en plus impressionnante, au mode de vie de plus en plus aisé et meilleur et l'on pourrait, ainsi, citer de nombreux aspects qui permettraient d'apprécier et même de mesurer cette évolution. Mais l'un de ces aspects les plus importants, c'est certainement le progrès réalisé sur le plan des institutions (politiques, sociales, économiques...) en charge de gérer les affaires des hommes ainsi que les règles et autres conventions qui permettent d'entretenir des rapports corrects entre les hommes, dans un vivre-ensemble de plus en plus moderne et meilleur.De l'individu seul qui ne savait pas quoi faire de son semblable, au tout début de la création, on est ainsi passé à la vie de clan. Puis, au fil des siècles et des millénaires, les clans montrèrent leurs limites étouffantes et ils se mirent à se regrouper lentement pour donner des tribus. Ces dernières elles-mêmes avaient leurs propres insuffisances et limites qui les obligèrent à se grouper en campagnes, dechras, villages et beaucoup plus tard, en villes. Au temps des clans, l'opposition et la lutte continue entre les uns et les autres faisaient de la force et de la férocité les seuls moyens de vivre et de survivre. On regardait tout à partir du clan, on jugeait de tout à travers le clan et l'appartenance au clan était suffisante, pour les individus, pour se jeter dans des combats meurtriers. L'intérêt du clan avait dépassé et même fait oublier celui de l'individu.Lorsqu'apparurent les archs et les tribus, l'humanité enregistra un passage à un niveau supérieur car cette limite infranchissable du clan devenait désormais plus perméable car le clan lui-même était désormais mis en arrière-plan par l'intérêt de la tribu.Le niveau de réflexion s'était étendu et la sphère de vie s'était élargie. La vie de tribu imposait déjà certaines concessions des clans et des individus, des règles. La sagesse se fraya un chemin à cette époque durant laquelle les sages devinrent une véritable institution chargée de gérer les affaires de la tribu et régler ses conflits et ses problèmes.La vie de dechra, de village, de ville puis de pays allaient consacrer cette évolution avec, cependant, des institutions de plus en plus grandes et de plus en plus nombreuses, les mairies, les commissariats, les tribunaux, les administrations, les ministères, les écoles, les hôpitaux, les entreprises... toutes ces institutions - auxquelles il faut bien sûr ajouter les systèmes en place, les lois, les règles et les coutumes sous toutes leurs formes - ont pris place progressivement pour consacrer une vie de plus en plus évoluée de l'homme. Ainsi, pour juger du niveau de développement d'une société, il suffit que l'on regarde comment est-ce qu'elle utilise ses institutions pour gérer ses affaires et résoudre ses problèmes.Dans sa dernière lettre au président de la République, l'actuel SG du FLN s'élève contre le recours à des technocrates, des ministres et des politiciens pour résoudre les problèmes du Sud. Il soutient que, mieux placés que ceux-ci, les tribus, les zaouïas et les archs, parce que plus écoutés, sont capables d'une meilleure gestion des affaires du Sud. Il préconise même, en vue de leur permettre de jouer ce rôle, que les pouvoirs publics prennent «(...) le soin de tisser avec eux, des liens, non pas conjoncturels ou épisodiques mais pérennes et constants».Pour dire vrai, cette sortie, qui nie les institutions modernes, les méprise et veut nous téléporter dans l'aube des tout débuts de l'humanité, nous donne l'impression de quelqu'un qui crie à tue-tête «en arrière... toutes!». Faire revenir les archs, les tribus, les zaouias et autres dechras, à un moment où l'humanité est arrivée à faire de la planète un tout petit village n'est finalement en rien étonnant. Chacun réfléchit selon son époque, chacun pense en fonction de ce qu'il croit le mieux adapté à sa perception du monde. Dans cette course à reculons, la distance parcourue entre 2015 et le temps des tribus est si longue que nous ne pouvons émettre aucun commentaire. Nous nous contentons de dire seulement que le mauvais choix des hommes a détruit le pays et ne cessera jamais de le faire!




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