Algérie - Hafsides

El- Mostancer massacre les douaouda 1267-68



Pendant, que le Mag’reb était désolé par cette suite ininterrompue de guerres, la puissance hafside se consolidait, dans l’est et brillait d’un réel éclat. Jouissant de la paix, fruit de sa vigilance et de son habileté, le khalife El-Mostancer s’appliquait à doter Tunis de monuments somptueux, de façon à en faire une capitale digne de son royaume. Sur ces entrefaites, sa quiétude fut troublée par la révolte d’un de ses cousins nommé Abou-l’-Kacemben-Abou-Zeïd. Ce prince se rendit chez les Douaouda-Riah, toujours disposés à la révolte, et obtint d’eux et de leur chef Chibl, le serment de fidélité. Il entraîna ensuite ces Arabes à la guerre contre les tribus Soleïmides qui avaient fini par usurper entièrement leur place en Tunisie et les rejeter vers le Ziban.

A l’annonce de ces événements, le khalife El-Mostancer réunit ses troupes et se disposa à marcher contre les rebelles, mais les Douaouda ne l’attendirent pas ils s’enfoncèrent devant lui vers le sud-ouest Jusqu’au delà de Mecila, sans se laisser atteindre. Quant au rebelle Abou-l’-Kacem, il se réfugia à Tlemcen et, de là, passa en Espagne.

Le sultan hafside séjourna quelque temps à Mecila dans l’espoir de prouver une occasion favorable pour écraser les Douaouda; mais ceux-ci se tinrent constamment à distance. Pendant son séjour dans cette ville, El Mostancer reçut la visite de Mohammed-ben-Abd-el-Kaoui, émir des Toudjine, venant l’assurer de sa fidélité pour lui et de sa haine contre les Beni Zeyane.

El-Mostancer dut cependant rentrer à Tunis sans avoir assouvi sa vengeance (1266-7). Les Douaouda lui adressèrent alors l’offre de leur soumission et le khalife, voyant que, pour châtier ces nomades, l’arme la plus sûre était la ruse, accepta leur hommage assez ironique et les engagea à rentrer en paix dans leurs cantonnements. En même temps, il expédia au gouverneur de Bougie des instructions pour qu’il tâchât, par tous les moyens, de les attirer vers le nord. Les Arabes ne se laissèrent prendre qu’à demi à ces assurances et s’avancèrent avec les plus grandes précautions. Aussitôt, le sultan, sortant, de Tunis à la tête des contingents fournis par les Arabes soléïmides de Kaoub et de Debbab, se porta rapidement vers le sud-ouest ; une fraction des Douaouda, les Beni Açaker-ben-Soltan, vinrent à sa rencontre lui offrir leur soumission et demander à combattre avec lui contre leurs frères les Beni Messaoud-ben-Soltane, formant le reste des Douaouda, qui avaient décampé au plus vite et se disposaient à défendre les défilés du Ziban. Parvenu à Negaous, El Mostancer dut encore s’arrêter, n’osant pas s’aventurer dans un pays inconnu et désolé. Sur ces entrefaites, Abou-Hilal, gouverneur de Bougie, qui était, entré en relations avec les Riah et avait su leur inspirer plus de confiance que son rouverain, leur donna le conseil d’envoyer au khalife une députation de leurs principaux chefs, leur garantissant la clémence d’El-Mostancer. Les nomades finirent par se rendre à ces conseils, et, oubliant leur prudence habituelle, les cheikhs de la tribu, ayant à leur tête l’émir Chibl, vinrent au camp du khalife, alors à Zeraïa, non loin de Tobna. A peine furent-ils arrivés qu’El-Mostancer donna l’ordre de les faire périr. Ils furent tous décapités et leurs corps demeurèrent sur place, plantés sur des pieux, tandis que leurs têtes étaient envoyées à Biskra pour être exposées. Profitant de l’effet de terreur produit par cette exécution, El- Mostancer attaqua avec vigueur les campements des Riahs, força ces Arabes à la fuite et les Poursuivit Jusqu’au dalà de l’Oued-Djedi, sur le plateau aride de Hammada où ces malheureux cherchèrent un refuge après avoir perdu une grande quantité des leurs et tous leurs biens tombés aux mains de l’armée hafside, les débris des Daouaouïda se sauvèrent, ensuite vers l’ouest et demandèrent un abri aux princes des Beni Zeyane (1267-68.).



L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE(BERBÉRIE)DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS

PAR Ernest MERCIER TOME SECOND PARIS





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