Algérie

El-Bayadh Le pillage du sable s'accentue



Le pillage du sable sur les plages du nord du pays est devenu le sport favori pour une faune de transporteurs sans scrupules, qu'en est-il dans les wilayate du sud. Un phénomène grave qui inquiète au plus haut niveau les autorités locales de la wilaya d'El-Bayadh. Les lits des oueds et des retenues d'eau asséchés sont devenus les lieux privilégiés de cette nouvelle espèce de spéculateurs qui tire des bénéfices faramineux dans l'extraction du sable. Dès le coucher du soleil, des dizaines de camions se mettent en branle et le ballet incessant peut commencer au lieu-dit «Draa Lahmar» à moins d'une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, pour ne prendre fin qu'aux premières lueurs du jour suivant. Sans aucune autorisation, ils écument les lits des oueds environnants qui serpentent à l'intérieur des zones boisées.  De bouche à oreille, ils se passent le mot et très malins et prudents qu'ils sont, ils postent des guetteurs munis de portables pour surveiller le convoi de camions afin d'éviter une quelconque surprise de mauvais goût, jouant à cache-cache avec les éléments de la Gendarmerie nationale, ils savent où se mettre à l'abri, dans l'une des fermes voisines jusqu'à la fin de l'orage. On a pu dénombrer en une seule journée et en quelques heures seulement le passage de 11 camions de moyen tonnage, remplis de sable destiné à alimenter des particuliers ou des chantiers de construction situés à l'intérieur du tissu urbain, qui sont-ils au juste, à en croire l'inscription portée sur les portières de leurs camions, ils sont éleveurs, une identification pour cacher leur véritable activité. Les éléments de la brigade de la Gendarmerie nationale de la compagnie d'El-Bayadh, ne baissent pas les bras et ne s'avouent nullement vaincus sur le terrain. Les multiples sorties se sont révélées très fructueuses puisqu'elles ont réussi à mettre le grappin sur plusieurs porteurs en flagrant délit. Une dizaine d'entre eux en ont fait les frais et traduits devant la justice. Facile, pas cher, mais peut rapporter gros, le sable fin des lits des oueds s'arrache au prix fort, 2.000,00 DA pour la fourniture de 2 tonnes seulement, acquis à moindres frais. C'est la poule aux oeufs d'or, la Gendarmerie nationale met tout le paquet même la section motorisée sillonne les moindres sentiers tortueux de M'Rires et des pinèdes de Draa Lahmar pour mettre un terme définitif à ce pillage sans précédent. Les vendeurs d'eau se sont également mis de la partie en emboîtant le pas aux transporteurs publics, on dénombre plus d'une vingtaine de forages illicites dans le périmètre urbain de la ville. Ces cas sont légion et on peut les reconnaître grâce à un tuyau de large diamètre qui les trahit et qui apparaît sur la façade de leur habitation ou de leur exploitation commerciale, tel est le cas d'un exploitant de douches publiques situées à quelques mètres seulement de la mosquée des chouhadas qui cède à 500,00 DA un volume de 2.000 litres d'eau destiné lui aussi à alimenter des chantiers de construction. Le marché du sable est réglementé et soumis à des autorisations préalables délivrées par la direction de l'Hydraulique mais celui de l'eau lui échappe totalement. Les nappes souterraines baissent dangereusement mais qui de l'hydraulique, de l'ADE ou du fisc prendra l'initiative courageuse et musclée cette fois-ci pour arrêter cette double hémorragie qui n'est profitable qu'à une faune spécialisée qui s'est introduite par effraction dans le commerce très juteux des matériaux de construction.
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