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El-Bayadh
Héritiers d'un riche patrimoine diversifié, en tant que citoyens, nous avons le devoir de le préserver. Hélas, depuis de nombreuses années, ce patrimoine exceptionnel est laissé à l'abandon, et subit de grandes dégradations à tous les niveaux.C'est le cas notamment de l'habitat traditionnel dans toutes les régions d'Algérie qu'on est en train de démolir et de faire disparaître de manière irresponsable et inconsciente. Si une loi existe concernant la sauvegarde de ce patrimoine, pourquoi n'est elle pas appliquée sur le terrain 'Le centre-ville, c'est l'âme d'une ville. Il raconte l'histoire de toute une région. C'est là que nos ancêtres ont bâti et posé les premières fondations de ce patrimoine. En occident, des villages médiévaux à habitat traditionnel sont préservés et fleuris, et deviennent rentables sur le plan touristique. Chez nous, nous ne reconnaissons plus nos villes natales dont les centres-villes sont défigurés, tellement grignotés par le béton. Il faudrait pouvoir préserver l'aspect initial des habitations traditionnelles à travers l'application et le respect des lois, ainsi que la mise en ?uvre d'une politique d'urbanisme ambitieuse, pensée en fonction des habitants, avec pour objectif la réhabilitation et la conservation du bâti traditionnel.Dans la région d'El Bayadh, mais c'est le cas dans toutes les villes d'Algérie, chaque maison traditionnelle que l'on appelait el haouch avait son bout de terre et son bout de ciel. Ce type d'habitat dont la beauté résidait dans sa simplicité offrait un havre de paix à ses occupants et permettait le partage d'une convivialité à la fois familiale, amicale ou de voisinage, autour d'un verre de thé sous le treillage d'une vigne. Les pièces des maisons s'ouvraient sur une cour dotée d'un petit espace vert en son milieu dans lequel on trouvait toujours de la menthe et des plantes aromatiques. Elles étaient le fruit d'un savoir-faire ancestral, construites avec des matériaux naturels et nobles, tels que les dalles de pierre, la chaux et les toits en tuiles. Ce savoir-faire est en voie de disparition. Or, il y a urgence à sauvegarder ce qui reste à sauver.Pour y remédier, il est indispensable qu'il y ait une prise de conscience collective, tant sur le plan des pouvoirs publics, à travers la mise en ?uvre et l'application effective des lois, et surtout le suivi sur le terrain, que sur le plan individuel. Et pourquoi ne pas faire appel à des architectes en vue de relancer la construction de ce genre d'habitat qui est si bien préservé en Andalousie. Les structures comme les associations sont quasi inexistantes alors que ce genre d'initiatives mériteraient pourtant d'être développées et encouragées, enfin sensibiliser la population en vue de sauvegarder ce patrimoine, afin qu'il ne tombe pas dans l'oubli, et ceci dans l'intérêt des générations futures. La jeunesse est en perte de repères, elle doit se reconnecter à ses racines, afin de mieux bâtir l'avenir. En effet, le patrimoine dans sa diversité, quel qu'il soit, architectural, culturel, historique, c'est la mémoire d'une nation. Nous avons tous ce devoir de mémoire en hommage à nos aïeux qui nous ont transmis le goût du beau et de l'authentique qui procure tant la sérénité à travers un mode de vie simple, empreinte d'une douceur de vivre.(*) Consultante en tourisme







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