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El-Bayadh
Entre une consultation médicale dans l'une des structures médicales de la wilaya et un praticien privé, les malades optent le plus souvent pour le second et peu importe si la note est salée. Gare à ceux qui tombent malades un jour férié ou tard le soir ! L'unique hôpital ne peut rien offrir à ses patients sinon des chaises à moitié debout dans des salles d'attentes poussiéreuses et insalubres. Des médecins débordés par le flux des malades aux urgences, des infirmiers qui subissent l'ire des accompagnateurs de malades et des visiteurs déboussolés et ne sachant dans quelle salle sont admis leurs proches.Il faut dire que cette structure sanitaire a débuté sa descente aux enfers, puisqu'aucune attention n'est accordée aux quelques rares malades qui tentent l'aventure ou qui ont été amenés par les agents de la Protection civile. L'hôpital prend eau de toutes parts et la poignée d'infirmiers activant dans la salle des urgences médicales ne sait plus ou donner de la tête, non pas en raison du nombre de malades, mais du manque de moyens. Les deux médecins qui assurent la permanence se coupent en quatre pour apaiser la douleur de leurs patients en leur prescrivant des médicaments qu'ils ne peuvent se procurer qu'aux pharmacies privées, car celle de l'hôpital est vide et n'est guère approvisionnée. Rencontrer des médecins spécialistes relève de la gageure et du miracle, et les cas déclarés graves ne peuvent en aucun cas être traités sur place. Il leur faudrait attendre et patienter plusieurs heures au péril de leurs vies pour obtenir un transfert vers les hôpitaux du nord du pays. Les rares ambulances encore valides ne dépassent guère les doigts d'une main. Les malades admis pour une éventuelle observation ou un traitement de façade doivent prendre leur mal en patience et accepter l'une des chambres crasseuses situées dans l'un des quatre étages, sans assistance ni soins. Du côté du service de pédiatrie ou de gynécologie, l'assistance d'un proche est fortement conseillée pour les femmes à l'approche de l'heure fatidique de l'accouchement et c'est la peur au ventre que ces femmes font les cent pas dans les couloirs le plus souvent squattés par des rongeurs. Des salles abandonnées et ignorées par le corps médical et le malade doit dans ces cas là se débrouiller tout seul ou, s'il le peut, faire usage de son portable pour appeler le service de permanence. L'on a relevé que pas moins d'une dizaine d'entre elles, récemment acquises et flambant neuves sont abandonnées dans une vaste remise de l'ancien hôpital. On y découvre pèle-mêle au milieu d'un tas de ferraille des clino-mobiles en piteux état, refuge pour chats de gouttière, des ambulances dont l'âge ne dépasse guère quatre années de service, abandonnées dans la cour sous un soleil de plomb. Pour les dizaines d'établissements hospitaliers implantés en milieu rural, la situation est plus que critique et dépasse l'entendement. Les rares passages de médecins dans ces centres de santé ne sont signalés qu'une seule fois par mois et les armoires à pharmacie sont vides à longueur d'année. Notre passage dans le secteur sanitaire du chef-lieu de la wilaya, afin d'en savoir plus auprès de la direction, s'est avéré infructueux et l'on nous a signifié une fin de non recevoir.







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