Algérie

Egypte Mohamed Morsi face à l'opposition sur fond de crise économique




Egypte                                    Mohamed Morsi face à l'opposition sur fond de crise économique
La crise économique de l'Egypte va éclipser la victoire du président Mohamed Morsi qui n'aura guère le temps de savourer sa victoire annoncée au référendum constitutionnel, compte tenu de l'état des comptes du pays et de la nécessaire politique d'austérité qu'il va devoir mettre en 'uvre. Le président va se rendre compte qu'en optant pour une procédure accélérée afin de faire adopter la Constitution élaborée par son parti des Frères musulmans, qu'il a dissipé toute chance de forger un consensus national pour mener toute politique économique en Egypte dont les indicateurs sont tous au rouge. Le pays pour ne pas faire banqueroute doit tabler sur une hausse de la fiscalité et une baisse des dépenses jugées nécessaires pour réduire le déficit budgétaire. Le FMI est resté de marbre : pas de crédits sans cure d'austérité alors que la moitié de la population se contente du seuil de pauvreté. Mohamed Morsi s'est aliéné pour le passage forcée de sa Constitution qui repose sur la charia, les libéraux, des nationalistes, la gauche, des laïcs et les coptes, hostiles à son texte constitutionnel qui, disent-ils, impose un carcan religieux à l'Egypte. Difficile dans ces conditions pour le gouvernement de bâtir un quelconque soutien aux réformes impopulaires qui seront nécessaires si Le Caire veut obtenir un prêt de 4,8 milliards de dollars en négociation avec le FMI. Morsi ne peut même pas espérer un coup de pouce de la part de Washington et des capitales européenne qui l'ont interpellé sur les griefs portés contre lui et les Frères musulmans par l'opposition. Berlin qui a parlé en leur nom a même émis des réserves sur sa Constitution. À la grogne politique qui n'a pas arrêté d'enfler depuis que Morsi est rentré dans la peau de pharaon, va s'ajouter un mécontentement social latent qui ira crescendo avec la rigueur jugée inévitable. En outre, le président islamiste a épuisé le registre d'annonces opportunistes. Sur ses 100 promesses pour les cent premiers jours de son mandat, il n'a réalisé qu'une dizaine, les plus mineures. En outre, rien n'indique la fin des violences de rue ou des très profondes divisions politiques. L'opposition, jusque novembre fracturée et battue à chaque scrutin depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, a resserré ses liens. 'Ce que Morsi a fait nous a unis", disent les membres du Front de salut national, la coalition formée en vue du référendum constitutionnel et qui pourrait présenter un front uni lors des élections législatives à venir. Au lendemain du référendum constitutionnel, Morsi va donc devoir composer avec une opposition tentée de marquer des points politiques à chaque annonce d'une hausse de taxes ou d'une coupe budgétaire, à commencer par la baisse des subventions des carburants. Il en a déjà eu un avant-goût avant le référendum, lorsqu'il a fait repousser l'entrée en vigueur d'une hausse de taxes sur les biens et services (boissons alcoolisées, cigarettes, permis de conduire, licences d'exploitation de carrières) quelques heures seulement après leur publication au 'Journal officiel".
D. B.
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