Algérie

Education La valse des coefficients



La rentrée scolaire 2007/2008, étrennée depuis maintenant près de trois mois, n'est pas de tout repos, autant pour les élèves et par voie de conséquence pour les parents que pour l'administration des établissements scolaires. Les changements à répétition des volumes horaires des cours, la valse des coefficients, des matières qui apparaissent et d'autres qui disparaissent ont beaucoup perturbé l'opération de mise à jour des emplois du temps. Ce qui n'est pas sans faire de vagues chez le corps enseignant qui ne sait plus où donner de la tête et davantage chez les directeurs des études qui n'arrêtent pas de faire et défaire les emplois du temps répondant aux injonctions de la tutelle. L'élaboration des emplois du temps est une opération qui se fait, habituellement, au mois d'août pour être fin prête à la rentrée scolaire, c'est-à-dire en septembre. Et de l'aveu même des directeurs des études, autrefois appelés «censeurs», l'élaboration des «emplois du temps» est devenue un véritable casse-tête chinois. Qu'en est-il alors quand il faut les refaire trois à quatre fois en deux mois pour des raisons diverses? A la rentrée tous les enseignants ont été destinataires des répartitions de leurs horaires hebdomadaires et de leurs classes avec, à l'appui les nouveaux coefficients affectés à certaines matières. La nouveauté par rapport à l'exercice précèdent portait sur la matière «sciences islamiques» qui a été supprimée puis reconduite dans le cursus scolaire cette année, suite au tollé provoqué par les enseignants de cette spécialité, avec l'affectation du coefficient 1, et une seule heure de cours par semaine, sans pour autant calmer les esprits. Les nouveautés ne s'arrêtent pas là, selon les directeurs des études que nous avons questionnés, puisque, dans la seule filière des langues étrangères, les coefficients des langues ont été également revus à la hausse, donnant ce qui suit: l'arabe 6, le français 4, l'anglais 4 et l'allemand 3, alors que ceux des matières histoire/géographie et philosophie ont été maintenus en l'état, 4. Concernant la filière Philosophie, l'arabe culminera à 6, la philosophie à 7 et les langues à 3. Les sciences expérimentales verront, toujours selon nos interlocuteurs, le coefficient de la matière sciences naturelles grimper à 6, alors que les sciences physiques et mathématiques se verront affecter le coefficient 5 et le français (pour la première fois) le coefficient 3. Partant de là, les directeurs des études élaboreront, en toute quiétude, leur emploi du temps qu'ils s'empresseront de remettre au staff pédagogique dans le souci d'un prompt démarrage de la nouvelle année scolaire. Premier coup de théâtre, une quinzaine de jours après le démarrage des cours, voilà qu'une nouvelle directive impose aux chefs d'établissement la révision du coefficient et du volume horaire de la matière «sciences islamiques» pour les terminales qui passeront de 1 à 2. Pris de cours les «censeurs» retroussent les manches et planchent de nouveau sur les emplois du temps sauf que cette fois le facteur temps ne joue plus en leur faveur. «Il nous a fallu procéder rapidement au remodelage des emplois du temps afin de ne pas perturber le déroulement des cours». A peine remis de leurs émotions que voilà une énième injonction leur sommant de porter le coefficient des matières français et anglais à 3 au lieu de 2, précédemment, pour les filières Techniques mathématiques et Gestion/Economie. Si cette nouvelle directive n'affecte en rien les emplois du temps elle désarçonne quelque peu les apprenants surtout ceux qui éprouvent quelques difficultés, et ils sont nombreux, à maîtriser la langue de Molière et celle de Shakespeare. Comme pour mieux enfoncer le clou, nos décideurs du ministère de l'Education nationale jugent utile d'apporter une dernière retouche qui consiste à revenir au coefficient 2 pour les langues, français et anglais, dans les filières Sciences expérimentales, Gestion/Economie et les Techniques mathématiques et à 3 pour lesdites langues dans la filière Philosophie au lieu de 4 initialement. Et pour corser le tout la filière Langues étrangères perdra 1 heure de cours sur les 4 prévues en histoire/géographie et en philosophie et verront les coefficients de ces deux matières passer de 4 à 2, ce qui, par voie de conséquence, conduira à un nouveau chamboulement des emplois du temps, en pleine période de devoirs et faussera entièrement les objectifs des élèves amenés à rectifier le tir principalement en matière de cours de soutien. «Ce n'est pas de cette façon que nous aiderons nos enfants à être studieux: ma fille a eu trois emplois du temps en deux mois... Pourquoi ces revirements? nous avoue un parent dont la fille prépare le bac». Les directeurs, et à l'unanimité, se disent être impuissants «ce sont des instructions qui émanent du ministère, via les directions de l'Education pour exécution et nous faisons de notre mieux pour ne pas perturber les cours», soulignent certains. Les questions qui taraudent présentement les esprits: pourquoi ces changements? Tout cela se fait-il sur la base d'un bilan d'évaluation? Sur des comptes rendus d'inspection? Toutes nos tentatives de joindre un responsable de la direction de l'Education, dans le souci de nous éclairer davantage sur la question, sont restées vaines, au motif d'emploi du temps serré... des responsables aussi.
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