Algérie

Les locataires expulsés manu militari La huissière de justice chargée de l?affaire de l?Entreprise de distribution d?équipements domestiques(Edied), sise à la rue Kaddour Boumeddous, a mis hier à exécution la décision d?expulsion des anciens travailleurs de l?entreprise. Elle leur a refusé le moindre délai. Ces travailleurs qui se sont constitués en Sarl et ont repris l?activité de l?unité, à savoir vente, réparation et service après-vente du matériel électroménager, ont assisté impuissants au déplacement de tous les articles en vente qui ont été déposés à même le sol sur la voie publique. Une marchandise estimée approximativement à quelque 5 millions de dinars, exposée au temps pluvieux qui a marqué la journée d?hier. L?expulsion exécutée en présence de la force publique se réfère à l?expiration, au mois de novembre 2006, d?un contrat de location limité à 23 mois. Les faits de cette affaire remontent à 2004, quand la mise en liquidation de l?Edied a conduit ces travailleurs à louer le local contre le solde de tous comptes. La SGP-Est, dont dépend l?Edied, a invité par la suite les travailleurs à manifester leur intérêt dans le cadre de la formule dite reprise de l?entreprise par les salariés (RES). Invitation à laquelle les cinq locataires ont répondu favorablement, faisant valoir leur droit de préemption. L?acquisition des biens de l?entreprise est en effet accordée en priorité aux travailleurs tel que stipulé dans l?article 29 de l?ordonnance 01.04 du 20 août 2001 traitant de la formule RES. Alors que les mois s?égrenaient, les associés ont exprimé leur volonté de reprendre le local, notamment dans la demande de cession des biens adressée au PDG de l?Edied en date du 10 juin 2006. La correspondance rappelle que les locataires sont désormais propriétaires du fonds de commerce et affirme leur disposition à acquérir en priorité le local. Elle souligne aussi leur droit de préemption pour une reconduction du contrat de location selon des conditions à discuter. Inquiets face à l?absence d?écho, les travailleurs ont adressé une autre correspondance, cette fois au président de la SGP-Est, sollicitant son aide pour trouver une solution à cette situation. Hier, les expulsés ont sollicité le procureur de la République près le tribunal de Ziadia, mais sans parvenir à décrocher une décision de surseoir à l?exécution. Quant aux responsables de la SGP, véritables détenteurs de la décision, ils étaient inscrits aux abonnés absents. Une attitude incompréhensible face au désespoir de ces travailleurs qui craignent de faire les frais d?une manigance visant à trouver un acquéreur plus « intéressant » à ce local qui aiguise les appétits.


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