EDF a publié vendredi un bénéfice avant impôts, charges financières, dépréciations et amortissements (Ebitda) en nette hausse au titre de 2018, tiré par le rebond de sa production hydraulique et nucléaire en France, mais a prévenu que cet indicateur risquait de ne pas progresser en 2019.
L'électricien public, dont l'Etat détient 83,7% du capital, a précisé dans un communiqué que son Ebitda devrait ainsi s'établir cette année entre 15,3 et 16,0 milliards d'euros à normes comptables constantes et à périmètre et taux de change au 1er janvier, après 15,3 milliards en 2018 (+11,1%).
Selon un consensus réalisé par Infront Data pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un Ebitda de 16 milliards en 2019 jusqu'à présent.
"Il se peut, dans le cas de la fourchette basse, que nos résultats soient proches en 2019 de ce qu'ils étaient en 2018. Mais ce que nous espérons, c'est plutôt un autre endroit de la fourchette que le point bas", a déclaré lors d'une conférence téléphonique le P-DG d'EDF, Jean-Bernard Lévy.
EDF a connu en 2018 des conditions particulièrement favorables dans l'hydroélectricité en France et enregistré de très bons résultats dans son activité de trading, des éléments dont il risque de ne pas bénéficier autant cette année.
Xavier Girre, le directeur financier, a toutefois indiqué par la suite lors d'une conférence avec les analystes que le groupe était confiant dans sa capacité à faire progresser son Ebitda en 2019.
L'action EDF a réagi négativement à ces annonces. A 11h06, elle accusait une baisse de 4,2775% à 14,21 euros, sous-performant l'indice SBF 120 (+0,67%).
EDF vise en outre une réduction de charges opérationnelles de 1,1 milliard d'euros en 2019 par rapport à 2015 (962 millions réalisés à fin 2018) et un cash-flow positif hors projet d'EPR britannique d'Hinkley Point et coûts liés au compteur communicant Linky.
Ce dernier indicateur a atteint 1.125 millions d'euros en 2018 avant Linky, nouveaux développements et plan de cessions mais a été négatif de 480 millions, en baisse de 271 millions, après prise en compte de ces éléments et dividende.
Production nucléaire prévue en très légère hausse
Le résultat net courant d'EDF a en outre reculé de 13,1% à 2,5 milliard d'euros et son résultat net part du groupe a plongé de 63% à 1,2 milliard, alors que les ventes du groupe ont progressé de 6,3% à 69 milliards.
Le fort repli des résultats s'explique en particulier par un résultat financier représentant une charge de 4,8 milliards d'euros - soit 2,6 milliards de plus qu'en 2017 - dû à la variation de juste valeur de titres de dettes et de capitaux propres liée à des conditions de marché actions défavorables, notamment en fin d'année.
Selon le consensus Infront Data, les analystes attendaient en moyenne un résultat net part du groupe de 2.3 milliards d'euros, un Ebitda de 15,2 milliards et un chiffre d'affaires de 68,5 milliards.
Le groupe propose un dividende de 0,31 euro par action, en baisse par rapport à celui de 0,46 euro au titre de 2017 et avec l'option maintenue d'un paiement en actions nouvelles, à laquelle l'Etat français s'est engagé à souscrire pour le solde du dividende de 2018 et pour les dividendes de 2019 et 2020.
EDF table en outre, en France, sur une production nucléaire de 395 térawatts-heure (TWh) en très légère hausse par rapport aux 393 TWh enregistrés en 2018.
Alors qu'Emmanuel Macron a demandé au groupe de proposer des évolutions de sa structure, ce qui pourrait entraîner une montée de l'Etat au capital et une renationalisation du parc nucléaire français, Jean-Bernard Lévy a rappelé qu'EDF devait formuler ses propositions d'ici à la fin de l'année et qu'il s'agissait d'optimiser ses investissements en fonction de la nature de ses actifs dans le cadre d'un modèle qui resterait intégré.
Les tarifs au coeur des préoccupations
"Certains actifs de production sont des actifs de souveraineté qui s'inscrivent dans la très longue durée, quasiment un siècle entre la gestation d'un projet et le démantèlement - les installations nucléaires par exemple", a souligné le P-DG, que le chef de l'Etat a décidé de reconduire dans ses fonctions.
"D'autres actifs s'inscrivent dans la transition énergétique décentralisée, avec des renouvelables proches des territoires, des services d'efficacité énergétique, la numérisation des relations avec nos clients et les réseaux (...) et sont d'une toute autre nature d'investissement", a-t-il ajouté.
Evoquant les tarifs de l'électricité, Jean-Bernard Lévy a jugé que le groupe devait trouver un moyen de protéger les consommateurs quand les prix sont très hauts et de se protéger quand les prix sont très bas.
EDF fait en outre l'hypothèse que l'exécutif appliquera finalement au 1er juin la recommandation de hausse des tarifs proposée par la Commission de régulation de l'énergie (CRE).
Sur la période 2019-2020, le groupe table sur des investissements nets totaux d'environ 15 milliards d'euros par an (après 14 milliards en 2018), sur des cessions de 2 à 3 milliards d'euros et sur un dividende représentant un taux de distribution du résultat net courant de 45 à 50%.
A fin 2018, l'endettement financier net d'EDF atteint 33,4 milliards d'euros, contre 33,0 milliards à fin 2017. Le groupe vise un ratio d'endettement financier net sur Ebitda inférieur ou égal à 2,5 sur la période 2019-2020 (2,2 à fin 2018).
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Posté Le : 18/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com