Algérie - Revue de Presse



Le projet de Ferphos décrié A l?occasion de la rencontre initiée jeudi dernier à l?hôtel Kotama par l?Association pour la réconciliation nationale et le développement de la wilaya de Jijel, la quasi-majorité des intervenants n?ont pas manqué de crier leur haro sur le projet du complexe chimique de Ferphos. En somme, nous avons assisté à un réquisitoire en règle contre le complexe chimique de Ferphos. Chacun est allé de son argumentation, mais l?ensemble s?est rejoint pour qualifier ce projet de « cadeau empoisonné ». Cette rencontre a réuni près de 300 personnes issues du milieu associatif, ainsi que de cadres et élus de la wilaya. Le président de l?association, le sénateur Mustapha Boudina, commencera par rappeler que la région a été durement affectée durant la dernière décennie, et d?appeler à unir les efforts pour jouer un rôle efficace en s?impliquant avec les autorités dans les programmes de développement. Comme préalable à cette démarche, il insistera sur la réconciliation nationale qui, dira-t-il, ne devrait être assimilée à une trêve conjoncturelle mais à une action pérenne gage de sécurité et de stabilité politique. Intervenant par la suite, le sénateur Boudjemaâ Souilah s?est étalé dans son thème de prédilection relatif à la réconciliation nationale et l?amnistie générale. Qualifiée de pierre angulaire du programme du président, à travers cette approche, il affirmera qu?il est nécessaire de sortir de la crise qu?a subie la mémoire collective. Cette démarche tendant à consolider la paix, ajoutera le docteur Souilah, ne mérite aucune approche philosophique et n?a pas besoin de définition. Bref, à défaut de contenu, continuons à avancer les yeux fermés ! Après l?entame des interventions axées sur le développement de la wilaya qui reste au bas de l?échelle en dépit des potentialités dont elle recèle, le PDG du port de Djen Djen, Mohamed Athmane, annoncera une étude du ministère du Transport pour un projet qui consiste à réaliser un terminal de transbordement au niveau du quai ouest qui ferait porter la capacité du port à 15 millions de tonnes en 2010. Mais cette vision est contrariée par le projet de Ferphos qui vise à réaliser un terminal phosphatier sur la même assiette, si toutefois il est retenu. Intervenant sur la place de la société civile, le docteur Boualem Gherzi remarquera qu?il ne faudrait faire appel à celle-ci pour qu?elle serve de caisse de résonance, mais pour étudier les problèmes qui minent la société avant de s?étaler sur les contraintes qui font que les bonnes volontés finissent par baisser les bras à cause des préjugés et du problème du vis-à-vis qu?on peine à trouver. Abdelwaheb Kahleras, inspecteur au niveau du ministère des Travaux publics, n?ira pas par mille chemins pour dire que la route du développement passe par la réalisation de la route. Et la route reste le problème numéro un de la wilaya de Jijel qui reste toujours enclavée. De même pour le port de Djen Djen qui ne dispose pas d?entrée et de sortie optimales à même de lui permettre de se hisser vers rendement appréciable. Concernant la RN 77, il dira que le problème n?a jamais été posé de manière correcte, ce qui s?est immanquablement traduit par une révision totale du tracé. Celui-ci permettra de relier le port de Djen Djen à l?autoroute est-ouest. Reste à espérer que cette nouvelle approche ne va pas copier la précédente en s?étalant indéfiniment dans le temps. Le député Mohamed Serhane remarquera, à certains intervenants, que les instruments juridiques d?aménagement du territoire existent mais qu?ils sont toujours ignorés. Il citera le Plan d?aménagement de la wilaya (PAW), le PDAU et le schéma d?aménagement de la région Babors-Eddough. Il affirmera que le faible pourcentage des infrastructures qui font défaut, notamment les routes, paralyse le dynamisme des 90 % d?atouts de la wilaya. Il rappellera la fameuse phrase prononcée par Ouyahia ici même à Jijel en 1995 : « Heureusement qu?il n?y a pas eu de complexe sidérurgique » et de s?interroger sur l?évacuation totale de l?idée de zone franche de Bellara au moment où la situation se prête le plus. Regrettant le manque d?efficacité, il dira concernant la RN77 que ce sera une course contre la montre si l?on arrime la wilaya à un véritable train de développement. Enfin, il s?étonnera qu?une décision prise par le président de la République en personne lors de sa visite de septembre 2001 n?ait pas été concrétisée sur le terrain. Celle-ci concerne la décision du président de débloquer une enveloppe financière pour achever le stade olympique avec 40 000 places, une structure qui traîne depuis près de 30 ans. Aujourd?hui, soit plus de trois années après l?instruction donnée par M. Bouteflika, le stade ne compte que 5400 places ! A la fin, le sénateur Boudina reviendra sur le nouveau concept de « ville industrielle intégrée » après ceux de la zone industrielle, zone franche et complexe sidérurgique. Il sera retenu de demander au ministère de l?Industrie d?organiser une journée d?étude pour élucider ce nouveau concept. Pour terminer, le président de l?association ne manquera pas de transmettre un message de félicitations aux hommes qui sont toujours debout, c?est-à-dire, les patriotes.

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