Algérie - A la une


Ecole
La conférence nationale de l'éducation a solennellement constaté que rien n'allait à l'école. La méthode même de cette conférence illustrait le fait que, malgré toutes les bonnes volontés, l'on ne sait pas par quel bout prendre le problème de l'école : structure des cycles, programmes, pédagogie, moyens didactiques, formation du personnel... 'L'histoire de l'école de l'Algérie indépendante est une histoire de choix idéologiques.D'emblée, il n'a été question ni d'arrimer le pays au mouvement de progrès scientifique universel, ni d'orienter l'école vers un objectif de développement économique et social, ni même de la préparer à armer le citoyen de compétence et d'autonomie intellectuelle.Quand l'heure fut à l'arabisation, l'on arabisa. La finalité idéologique était alors de refondre l'Algérien dans le moule culturel baathiste pour le "décontaminer" des aspirations progressistes et de la culture rationaliste qu'il aurait acquise en se frottant au monde occidental. Il fallait, pour cela l'extraire à l'influence subversive de la science et de la rationalité. Et donc à l'influence de l'élite intellectuelle. La communication officielle se chargea de réduire l'élite au silence et l'école de la couper des générations montantes.En ce temps-là, les Conseils des ministres se tenaient ? et ont continué à se tenir ? en français et sur la base de communications et projets de textes législatifs et réglementaires rédigés en français et portant la mention trompeuse de "traduction" !En termes de politique scolaire, cette démarche se traduit ainsi : arabiser, c'est l'objectif ; former, c'est le moyen. Les limites de l'apprentissage par l'arabe étant ce qu'elles sont, l'Ecole se contente de remplir sa mission idéologique et sacrifie sa mission de transfert de savoir et de formation de l'esprit.Puis, quand l'heure fut à l'islamisme, l'on islamisa. Pour fondre des petits fidèles dans son moule et ainsi montrer à l'intégrisme conquérant que l'on pouvait rester en place et lui "former" la société qu'il souhaite. Dans les années 1990, ces petits prêcheurs en herbe, au lieu de rendre compte à leurs parents de leur journée d'école, leur demandaient des comptes sur leurs manquements aux règles de dévotion ! Depuis, les élèves se sont mis à se percevoir comme une force... politique. De l'aveu d'un inspecteur général, "ce sont les élèves qui décident du calendrier scolaire". Et pour cause !Enfants, ils ont déjà compris qu'ils sont face à un pouvoir qui ne compose qu'avec les forces qui brandissent leurs capacités de nuisance ! D'où les révoltes dans les cours de centres d'examen !Les réformes de 2003, censées réparer les dégâts de l'école fondamentale, ont échoué à cause d'"interférences d'en haut". Comme cette "interférence" venue empêcher la décision prise d'introduire le français en deuxième année 'Ce n'est pas l'école qui est sinistrée, c'est le pays qui est otage d'un pouvoir dont la stratégie court jusqu'au prochain mandat. Comme pour le sport, l'économie, la justice ou autre, nous avons le sport, l'économie la justice et... l'école qui correspondent au pouvoir que nous nous sommes choisi. C'est se mentir que de prétendre que, sous un régime dont la stratégie est de sacrifier l'avenir du pays pour assurer sa stabilité immédiate, la réforme ? la notion de réforme même ? serait possible.M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




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