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Echec du système éducatif




Echec du système éducatif
Les recommandations de la Conférence sur l'éducation souligne l'échec de la réforme du système éducatif entamée il y a dix ans. Les travaux ont conclu à l'urgence de mettre à l'abri l'école des «interférences» répétées. L'idée de créer trois instances techniques a été retenue.En deux jours de conciliabules, les acteurs du secteur de l'éducation, réunis dimanche et lundi à Alger, ont finalement réussi à s'entendre sur un constat : la réforme du système éducatif entamée il y a plus de 10 ans «n'a pas atteint ses objectifs». Autrement dit, un échec. Pour prendre la mesure de ce constat, il faut écouter parler les cadres du ministère de l'Education nationale, appelés à remplacer la ministre Nouria Benghebrit qui est allée assister à une réunion gouvernementale, lundi soir, lors d'une conférence de presse sanctionnant les deux jours de travaux.L'inspecteur général du ministère, Farid Benramdane, coordinateur de ces deux journées, n'y est pas allé de main morte pour pointer du doigt les maux qui rongent le secteur de l'éducation. «Tous les présents à cette conférence sont d'accord pour dire que les réformes n'ont pas atteint leur objectif», a-t-il affirmé avant de souligner : «Nous ne pouvons plus attendre 10 ans pour une réforme.» Et les 10 ans dont parle l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale sont le temps pris pour appliquer une infime partie des recommandations de la commission nationale de réforme du système éducatif.Pour toucher du doigt les «dysfonctionnements» qui ont marqué le secteur de l'éducation ces dernières années, le directeur des programmes, Farid Adel, est sorti de l'«implicite» pour parler des «interférences» qui ont changé la trajectoire des réformes. L'homme, chargé donc de chapeauter les programmes des réformes, a cité des exemples concrets. Comme le cas du cycle primaire, parti pour durer six ans a été réduit à 5 ans «suite à des interférences d'en haut». Pis, le programme d'éducation islamique a été «prolongé» suite à des «interférences» venues d'une autorité «supérieure». Résultat des courses : «De 2003 à 2007, nous avons élaboré 207 programmes», dit M. Adel, qui estime que cela est «énorme» et que «les délais qu'on nous demande de respecter sont tout simplement impossibles».Quand le directeur des programmes se lâche !Mais l'échec de cette politique n'est pas dû qu'aux programmes. La formation des personnels et, surtout, la conception que se font les Algériens de l'école ont participé à ce climat. «Je m'inscris en faux contre ceux qui disent que les programmes sont surchargés. C'est le volume horaire qui est plutôt réduit. Nous sommes face à une situation où ce sont les élèves qui décident du calendrier scolaire. La situation doit changer», s'écrie Farid Benramdane.L'autre verrou que les responsables de l'éducation veulent faire sauter est l'écart des résultats entre les régions du Sud et celles du Nord. «Les régions du Sud et des Hauts-Plateaux s'installent dans l'échec», fait remarquer Messeguem Medjadi, inspecteur général du ministère de l'Education nationale. «Cette situation ne peut plus durer», fait-il remarquer, proposant au passage des solutions qui peuvent aller de l'encouragement des enseignants à travailler dans ces zones jusqu'aux internats et à l'élargissement de l'enseignement préscolaire.Sur le plan global, les deux journées de travail ont permis, selon M. Benramdane, de faire des recommandations concrètes. Il s'agit d'abord de la création d'un conseil national de l'éducation et de la formation, d'un conservatoire de l'éducation et d'un conseil des programmes. Ces instances viseront, selon le responsable, à mettre fin aux «interférences» dans la conduite de la réforme.Les participants à la conférence se sont également penchés sur la formation des enseignants. «Le terrain d'application de la réforme est la classe. Il faut donc préparer les enseignants aux nouveaux programmes et non l'inverse», a plaidé Farid Benramdane, qui estime que l'école «devra avoir comme vocation de former un citoyen conscient et critique et non un citoyen qui assimile». Les trois responsables ont également insisté sur la modernisation de l'école dans tous les domaines «tout en gardant le fond, qui est l'algérianité».D'autres consultations auront lieu dès la rentrée prochaine, elles s'articuleront autour de l'enseignement moyen et le préscolaire.


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