Algérie - Revue de Presse

Rejets infects. Miasmes putrides. Ruissellements nauséabonds. Dans une cité qui n?arrive plus à se dépêtrer des pièges de la déliquescence, l?insupportable problème des eaux usées devient un spectre préoccupant. Que de quartiers soumis au régime des effluves malodorants et de puantes émanations. Que de caves d?immeubles regorgeant d?un liquide noirâtre et dégoûtant ! Lorsque le sol vomit et libère ses entrailles, l?atmosphère empeste et s?enveloppe d?une haleine fétide. Le plus étrange est de voir s?installer une accoutumance de la part de la collectivité qui rechigne trop et tarde à prendre le taureau par les cornes. Il n?est pas rare de voir un éclatement d?égout « s?éternier » avant qu?une main secourable et providentielle n?y mette fin. N?a-t-on pas observé des citoyens patauger dans les flaques d?eaux usées, des gosses s?amuser et barboter allègrement dans des mares pestilentielles ? Manifestement, il semble que l?on n?ait pas encore pris l?exacte mesure des dangers et des conséquences induits par la saleté et l?insalubrité. On demeure constamment sous l?emprise d?une perfide insouciance qui pétrifie les réflexes et les ankylose. Il y a un refus d?agir qui pénalise. Pourtant, ce ne sont pas les brutales flambées d?épidémies et de maladies contagieuses qui ont manqué. Ces coups de semonce qui résonnent, comme un tonnerre de montagne, rappellent douloureusement, avec leur lot de citoyens frappés par le mal, ce qu?il en coûte de badiner avec la saleté. Le râle des personnes écrasées par la douleur n?incite pas encore à une prise de conscience. On oublie très vite les coûts, les frayeurs et les psychoses, les doigts accusateurs et comminatoires. C?est la paix des braves et le silence des agneaux. L?élixir des défaillances se digère goulûment. Il fait l?impasse sur la nécessité d?en finir avec un problème d?hygiène qui perdure. Peut-être faut-il le programmer dans une autre vie et dans un autre temps pour en venir à bout.


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