Algérie - Revue de Presse

Eau potable Béni-Haroun tiendra-t-il ses promesses ?



L'eau deBéni-Haroun à Constantine avant le mois de Ramadhan ? Même s'il n'y a pas defatalité, les rendez-vous ponctuellement annoncés - mais aussi régulièrementajournés - avec les eaux du barrage géant de Béni-Haroun, se sont perdus, tropsouvent, dans le dédale des communiqués, affirmant d'un jour à l'autre unechose et son contraire, pour ne pas inciter à la circonspection. En vérité,face à la multitude d'informations contradictoires, et aux nombreux «actesmanqués» qui ont prévalu, il est plutôt conseillé, aujourd'hui, d'être prudentsur la fiabilité avérée d'un calendrier, jusque-là jamais respecté. Si l'effetrecherché, en anticipant sur les dates butoirs, serait de rasséréner lespopulations sans plus de détails, l'inquiétude endémique et trop bien ancréechez les Constantinois - dont la phobie de manquer soudainement de la précieuseressource est réelle -, pour s'évaporer aussi facilement, comme semble lepenser certains. D'autant plus sûrement que sur le vieux rocher, le «capitaleau comme le capital confiance» ont subi une vraie érosion sur le sujet, depuisquelques mois déjà, à la suite de l'assèchement total du barrage de HammamGrouz, aux motifs, confirmés par les spécialistes concernés, liés àl'étanchéité défectueuse du «couvert argileux». Une chose est sûre, et enattendant que les fils tenus qui nourrissent l'écheveau complexe del'information officielle, autour de la mise en service du complexe hydrauliquede Béni-Haroun soient démêlés un jour, ce n'est pas un hasard si le ministredes Ressources en eau était hier dans la wilaya de Mila et sur le périmètremême du barrage. Même si elle a sacrifié au rituel protocolaire desinaugurations officielles - la situation générale du barrage l'exigeaitvraiment - la visite de Sellal, personne ne pouvait le nier, était, hier, d'uneextrême importance. En tous cas, le moment est très opportun, parce quel'opération complexe et longue de pompage de près de 3 millions de M3 d'eauxbrutes en provenance de Béni-Haroun vers le barrage-réservoir de Sidi Khalifa(Daïra de Oued Athmania), qui s'est faite non sans difficultés, a faitfranchir, désormais, une autre étape décisive à un processus si longtempsattendu. Assurément, avec la mise en service de la station de traitement deOued Athmania, à laquelle le ministre a tenu à assister personnellement, etdont l'exploitation optimale est tributaire du niveau de remplissage du barragede stockage, pour l'instant pas à niveau, c'est la dernière phase dans lecircuit de l'alimentation en eau potable de Constantine et des régions du sudde Mila qui vient d'être symboliquement finalisée. Pour rappel, il faut lesouligner, les villes du nord de cette dernière wilaya seront desservies àpartir de la seconde station de traitement de Aïn Tin, qui entrera en fonction,dit-on, dans les tout prochains jours. Tout cela pourtant, sans préjudice desréjouissances protocolaires légitimes, ne fait oublier à personne et surtoutpas au ministre des Ressources en eau, dont il faut louer l'effort detransparence, qu'il y a loin de la coupe aux lèvres, tellement les contraintesd'ordre techniques se sont accumulées, et auxquelles il faudra bien trouver dessolutions. L'aînée d'entre tous les «couacs» sérieux et qui est à l'origine desnombreux rendez-vous manqués, c'est à l'évidence le fait avéré et confirmé,aujourd'hui, des déperditions d'eau sur le tunnel de transfert, au niveau deDjebel Lakhal dans la commune de Aïn Tin (w. de Mila), dont les pertes sontévaluées à 5 mètres cubes/secondes par les services compétents concernés. Lerésultat des courses est que malgré les cadences du pompage, fortementdémultipliées, à cause des fuites constatées, le volume d'eau transféré resteinsuffisant, bien loin des quantités minimales nécessaires au stockage, 10millions de mètres cubes sont attendus en début septembre, et à la station detraitement, non plus, pour entrer dans les plus brefs délais au stade de laproduction et de l'alimentation en eau potable de la ville de Constantine. Avrai dire, s'il ne fait pas de doute que les eaux de Béni-Haroun finiront bien,les prochaines semaines, par arriver dans les robinets des wilayas deConstantine et de Mila, à la satisfaction de Abdelmalek Sellal qui a fait part,en la circonstance, dans une déclaration à la presse de sa satisfaction, «lestravaux du barrage sont à leur phase finale» dira-t-il, les facteursd'inquiétudes, restent nombreux, quand bien même, les recommandations de lamission d'experts dépêchés au chevet du «gigantisme ouvrage d'art» sont pristrès au sérieux. De cause à effet, à la suite de l'expertise, nous avons apprisde source bien informée, qu'une société étrangère a été engagée et estaujourd'hui sur site pour tenter d'identifier les fuites constatées du côté«Est» du barrage et d'arrêter la marche à suivre et les solutions pour yrésorber «un dérèglement lié à un phénomène hydrologique naturel et ancien, quel'on aurait dû prendre en compte et réglé au moment de la construction dubarrage» affirment les spécialistes unanimes. Si la viabilité d'un siexceptionnel ouvrage n'est aucunement mise en cause, souligne-t-on, il resteque son remplissage, cet été il n'y a pratiquement pas d'apport, ne doit pasdépasser pour le moment, le volume actuellement emmagasiné de 450 millions demètres cubes, en attendant bien sûr qu'une parade technique soit enfin trouvée.L'optimisme de Sellal et la vigilance accrue qui s'est manifestement installée,parmi tous les acteurs de la mise en service du complexe hydraulique deBéni-Haroun, laisse penser que le défi peut être relevé. Cela coûtera quoiqu'il en soit selon des avis autorisés beaucoup d'argent et de temps.



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