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Dur, de découvrir ce qu'on sait



Dur, de découvrir ce qu'on sait
Notre confrère Liberté vient de reprendre le dernier rapport du cabinet international Henley and Partners intitulé «The Henley and partners visa restriction index 2014» : le passeport algérien se situerait à la 82e place sur 94 passeports recensés. Le classement est déterminé par le nombre de pays pour lesquels un passeport ouvre droit au voyage sans visa. En la matière, le passeport algérien ne permet d'accéder qu'à 46 pays dans le monde sans visa, ce qui, selon la même source, le situerait derrière des pays comme le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, le Tchad, le Lesotho, le Togo, le Mozambique, le Niger, le Malawi et plein d'autres, puisqu'il est classé? 82e sur 94 ! Les Algériens ont l'habitude des mauvais classements en tout mais qu'on ne s'y méprenne pas sur celui-là.Beaucoup d'entre eux seront? agréablement surpris de découvrir qu'il y a quand même 46 pays dans le monde qu'ils peuvent visiter sans avoir à subir l'épreuve du visa, toujours problématique, souvent chimérique.On peut même parier que parmi ceux qui ont eu cette information, ils seront nombreux à partir à l'assaut des précisions, histoire de savoir quels sont ces pays si généreux pour nous faire un tel cadeau. Et peut-être bien y trouver leur bonheur en allant découvrir quelque autre pan de ciel. Mieux, tenter d'y rester, puisque les choses étant au point où elles sont, l'Algérien voyage rarement avec la ferme intention d'utiliser son billet de retour, qu'il ne réserve d'ailleurs que par contrainte réglementaire. Mais les Algériens ne «découvrent» pas que ce qu'ils ne savent pas, il arrive aussi que ce qui est pour eux un secret de polichinelle devienne une «information».C'est le cas de ces «révélations» sur le recrutement par Air Algérie des parents et proches du pouvoir dans ses succursales à l'étranger. Ils savaient que la compagnie nationale de transport aérien était une usine à placer les «copains et les coquins», mais ils n'en connaissaient pas l'ampleur. Ils ne savaient surtout pas que ça allait se mettre sur la place publique avec autant de précision dans les noms, les fonctions et les endroits.Cela se passe au moment où le ministre des Transports Amar Ghoul nous promet de «faire la lumière sur la gestion d'Air Algérie» par un «audit» et autre «commission interministérielle». Les Algériens connaissent trop l'aboutissement de ce genre de procédés pour se faire encore des illusions. Ils connaissent surtout l'état des lieux dans cette compagnie qui, lui, n'a besoin ni d'audit ni de commission. Et pour cause, Air Algérie fait partie de leur quotidien et jusqu'au prochain tsunami, ils en retiennent un service lamentable, des retards devenus la règle au lieu d'être l'exception, les brimades, les passe-droits en tous genres, des prix capricieux, des emplois inaccessibles par le mérite professionnel et des nominations clientélistes. Si les gens chargés de l'audit comme de la commission ont besoin d'un coup de main, la presse vient de leur en filer un. Mais on n'a pas besoin d'aide pour trouver ce qu'on a déjà en main. Sinon, ça se saurait.





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