Du rififi au marché informel

Les habitants du quartier Le camp, au centre-ville de Batna, étouffé par un marché informel qui ceinture leurs maisons, étaient au bout de leur patience, samedi en fin de matinée. Refusant d'obtempérer aux injonctions de l'un des habitants de décamper des lieux, les marchands en question faisaient semblant de ne rien entendre et s'occupaient de leurs clients venus nombreux faire leurs emplettes en ces derniers jours du Ramadhan.Hors de lui, le jeune homme commence à donner des coups de pieds aux étals et à crier de toutes ses forces : «Je vous donne 5 minutes pour décamper. Les renforts vont arriver et vous allez le regretter». A peine les 5 minutes écoulées, six gaillards arrivent sur les lieux, avec un pitbull. Ils commencent, de manière énergique, à démonter les étals en dispersant la marchandise sur le sol. La police arrive et des agents tentent de comprendre ce qui se passait.Les jeunes riverains leur ont rappelé qu'ils avaient déposé une plainte auprès du commissariat et personne n'a daigné bouger pour régler le problème. «Tous les passages sont fermés. Nos portes sont bloquées, nous avons déposé une plainte au commissariat, mais la police ne semble pas s'intéresser à ce problème, alors nous prenons l'initiative de le régler nous-même», diront-ils.Ce marché informel, pour rappel, devait être délocalisé depuis trois ans. Il s'agit d'une route de 200m de long squattée depuis trois ans et fermée à la circulation chaque jour de 6h à 15 h. Ce petit incident, qui a connu un dénouement sans dégâts, aurait pu connaître un épilogue dramatique surtout que les personnes impliquées étaient dotées de couteaux et de gourdins.