Du nitrite de sodium dans la viande hachée à Oran

Alors que les saisies de viande impropre à la consommation ne sont pas rares à Oran, celle opérée dans une boucherie de la ville a de quoi interpeller les consciences.En effet, l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a dénoncé une "une triche sans trace, invisible aux yeux du consommateur" après la saisie de plus de 12 kg de viande hachée mélangée à du nitrite de sodium, un produit utilisé notamment pour la conservation de cadavres, selon le communiqué de l'association.
Cette dernière explique que les informations obtenues font état de la commercialisation de cette substance en grande quantité par un propriétaire d'une boucherie d'Oran qui la revendait à d'autres confrères. Ce constat a permis l'intervention des services de la direction locale de commerce en présence d'éléments de la 23e sûreté urbaine (hay Dhaya, ex-Petit-Lac), qui ont saisi le produit conservateur sur l'étal même du boucher en l'absence de toute hygiène.
En plus de la saisie de la viande contaminée, les services du commerce ont pris avec eux des échantillons d'autres viandes afin de les analyser. Ce conservateur, ajoute la même source, est dangereux s'il est utilisé sans contrôle et peut causer de nombreux dommages à la santé tel le cancer.
Il est également nocif pour les bébés et les femmes enceintes allant jusqu'à provoquer des malformations au f?tus.
Pour Mustapha Zebdi, le président de l'Apoce, ce produit est "fortement utilisé, d'après nos données, sans que les bouchers ne se rendent compte de sa gravité et de son impact sur la santé publique", puisqu'il est indétectable aussi bien par le consommateur que par les services de contrôle.
À propos de cette saisie, il loue le travail "minutieux" des membres de l'Apoce en collaboration avec les services de contrôle et de sécurité "pour être au bon moment lors de l'utilisation du produit".
Il appelle le consommateur algérien à redoubler de vigilance, expliquant que la viande hachée ne se vend pas en l'état. "Elle doit l'être sous les yeux du client lorsque la commande est passée. Malheureusement, on fait trop confiance et on en paye les conséquences", regrette-t-il.
Il qualifie l'utilisation de ce conservateur par les bouchers de "criminelle", d'autant plus qu'il est consommé en grande partie par des enfants. Mustapha Zebdi espère que cette dernière saisie soit une amorce à une série de contrôles et à une prise de conscience de tout le monde.

SAID OUSSAD