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Du fric et du froc ou le consumérisme intégral



Du fric et du froc ou le consumérisme intégral
Comme de coutume, les pères de famille seront, dans les jours qui viennent, devant un véritable dilemme. Comment faire, après les épuisantes dépenses du mois de Ramadhan qui ont saigné à blanc leur maigre budget, pour vêtir toute la marmaille lors des fêtes de l'Aïd ' Cela coûte, bien sûr, les yeux de la tête et nos chérubins sont devenus un peu trop exigeants. Ils sont eux aussi amateurs des grandes marques. La télé, l'Internet nous ont joué un sale tour. Et puis seules les enseignes franchisées ont aujourd'hui pignon sur rue dans les grandes et les petites agglomérations. Elles foisonnent dans les principales artères. Le hic c'est que le moindre « chiffon » est inabordable. Le prix étant souvent un critère décisif, il annonce, mais ce n'est pas toujours vrai, la qualité. Il y a bien longtemps que l'on nous a mis devant un choix? si c'en est un ? d'avoir à délier les cordons de la bourse ou s'orienter vers les friperies qui elles aussi sont montées sur leurs ergots. Entre les deux, il n'y a, à vrai dire, qu'une marge ténue. Finie ces ventes au « kilo », comme dans les grandes surfaces d'outre-mer, dans nos bons marchés généreusement inondés par les fabricants d'antan : Inditex, Districh, pour les chaussures, pantalons et chemises. C'était le bon vieux temps, la fierté nationale à l'exclusion, bien sûr, de cette catégorie sociale aux goûts inévitablement snobs, encline, par nature, à l'exotisme. Mais qu'avons-nous fait pour sombrer dans le consumérisme intégral de tout le bazar du monde ' Que font nos industriels face aux produits bas de gamme, importés d'Asie et d'autres pays arabes ou européens, pour ne pas les citer. On nous l'a déjà dit « ils sont découragés » et ils préfèrent le conteneur à la production avec tous ses aléas. Ne dit-on pas que les importateurs sont mieux considérés chez nous, par rapport aux producteurs, aussi bien par les banquiers qui « leur donnent facilement les crédits qu'il faut que par les douaniers qui les taxent d'une manière avantageuse » ' Mais c'est là une vision à court terme, l'effondrement de l'économie nationale, dont la filière textile représente le pilier, est préjudiciable à toute la collectivité. C'est un manque à gagner qui se répercute sur la demande globale, la croissance. C'est élémentaire. Mettez au chômage quelques milliers de travailleurs, et le boulanger, le boucher vous en diront un mot. Chaque année, on ne fait que ce constat amer en disant demain il fera jour. Et puis où est, sur le terrain, cette politique d'encouragement à consommer national tant sérinée. Ne devait-elle pas être suivie par une obligation, notamment pour les grandes surfaces, d'avoir à réserver au moins 30% de leur étalage au made in Algeria ' Regarder aujourd'hui tous ces magasins où l'on vous propose la panoplie d'articles que l'on peut imaginer, de la couette au pantalon en passant par les serviettes et chaussettes, venant de Chine, de Turquie, du Bangladesh... Cela fait mal, car c'est autant d'emplois qui sont en jeu. Mais, il y a aussi des outils qu'il faut exhumer, quitte à être taxé de « protectionniste » (et qui ne l'est pas '). Obliger, par exemple, les importateurs à réduire, à leur niveau, leur quota, d'autant que parmi eux, il y a bien d'ex-grands producteurs. Ce serait, déjà, une bataille de gagnée.


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