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Du bon malgré le mauvais



Du bon malgré le mauvais
Sans lassitude, depuis deux ans qu'on parle de l'évènement «Constantine capitale de la culture arabe 2015», on s'est fondu en critiques, en appréhensions et en prévisions qui rivalisent en pessimisme. Seules quelques voix ont tenté de transpercer ces spleens qui veulent mettre à l'ombre les énormes avantages qu'on peut tirer de pareille opportunité qui s'offre à une ville réputée cloisonnée, délibérément mise en quarantaine.On l'aura constaté grâce à cet évènement que Constantine manquait de tout. Elle manque encore de tout même après le lancement officiel de la manifestation. A plus forte raison, on le ressasse par-ci et par-là, seulement le quart, ou moins, des projets lancés dans le cadre de la préparation de cette manifestation ont été réceptionnés en ce mois d'avril 2015. On le savait, depuis deux ans au moins, que les projets qui figuraient parmi les préparatifs matériels de l'évènement ne seraient pas réceptionnés dans leur totalité, mais la déception est plus grande sur ce plan. On s'est ingénié à inaugurer des projets, très investis le lendemain par des ouvriers chinois en casques !La statue du Cheikh Abdelhamid Benbadis, l'autre surprise de ces chantiers, installée sur la place du 1er Novembre, puis déplacée, éloignée des yeux, n'a pas fini de choquer l'opinion. On voulait bien faire avec, mais on n'a fait que remuer le fond de la misère culturelle. C'est le résultat de l'inconsistance d'une vision qui refuse encore, malgré l'instigation d'un environnement encourageant, de penser «art». Dramatique. Tout se prête à la critique, rien de plus normal, mais ces faiblesses criardes dans la gestion d'un évènement qui focalise les feux de la rampe sont vite surexploitées dans les dédales politiques. Jusqu'à nous faire oublier que la culture est le seul lien qui devait nous réunir. Sur un plan interne, plus qu'il ne l'est relativement à notre environnement extérieur. Voilà une occasion qu'on n'aurait pas dû rater.Au-delà de l'évènement en lui-même, la ville du Rocher est la gardienne d'une véritable mémoire nationale. Constantine, comme l'a si bien retracée l'épopée mise en scène le 16 avril à la salle Ahmed Bey, est en fait la mémoire vivante et identitaire de l'Algérie par son amazighité, son arabité et son Islam, assumés en toute circonstance. Toutes les expositions qui se tiennent ces jours-ci confirment cette riche histoire. Ceux qui ont prôné le boycott de la manifestation, parmi les artistes, ont bien tort de le faire. Ils n'auraient pas été déçus en voyant partout toutes les dimensions de la culture algérienne.Quand on met trop d'ingrédients politiques dans la sauce culturelle, on est garanti d'avoir un plat au goût amer. En attendant de voir et d'entendre ce que d'autres penseront de nous lorsqu'ils seront chez eux. La manifestation qui place Constantine au c?ur de la culture arabe commence à peine, attendons un peu pour tirer des jugements définitifs. Mais, l'on peut déjà affirmer que pour Constantine, qui commence à sortir d'un profond gouffre, l'événement sera forcément bénéfique. Reste juste à savoir à quels niveaux on veut la promouvoir.


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