Algérie - Revue de Presse



Ce sont des records parmi d?autres que l?Algérie aime à conserver malgré toutes les mutations en cours ; l?Algérie est classée parmi les pays les plus violents de la planète mais aussi parmi les plus gros importateurs de blé au monde. S?il n?y a apparemment aucun rapport entre les deux, bien que quelques nutritionnistes particulièrement pervers se penchent actuellement sur cette question, il est un fait que les Algériens importent près d?un milliard de dollars par an de blé. La production ne couvrant qu?un tiers des besoins, beaucoup de problèmes en découlent, de la grève des boulangers, maintes fois annoncée mais jamais déclenchée, aux émeutes en série ou violentes scènes de ménage autour d?un couscous mal cuit. Les Algériens mangent-ils trop de céréales ou pas assez de protéines ? Les deux, le sandwich viande hachée étant l?équilibre parfait à chercher à ce niveau. Le problème n?est pourtant pas vraiment là mais en amont de l?intestin ; le blé, base de l?alimentation nationale, étant au garde-manger ce que le pétrole est au portefeuille, pourquoi alors que l?agriculture a fait d?énormes progrès ces dernières années, produisant aujourd?hui suffisamment fruits et légumes pour nourrir le pays, la problématique du blé est restée telle quelle ? L?aléa climatique ne tenant plus, pas plus que le complot sioniste ou la panne de tracteur, reste une explication, connue par ailleurs des initiés en la matière : les énormes commissions prélevées sur l?import de blé et qui ont donné plusieurs fortunes mal acquises. Des hommes, installés au c?ur du système, ont compris qu?il suffisait de prendre un dollar par tonne pour être milliardaire. Chaque Algérien devrait méditer la part qu?il leur donne devant son couscous du vendredi. Et réfléchir ce miracle agricole permanent qui étonne encore tout le monde : l?Algérie sème du blé dans ses plaines et le récolte au Canada.





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