Algérie - A la une


Du Benali en fonte!
A l'Ouest, Bey Benali est le magnifique procureur général de Tlemcen qui bosse comme un chameau... Au Centre, Rezki Benali, juge à Médéa, comme il sait le faire...Tribunal de Médéa. Un mercredi gris. -1 dehors et autant dans la salle d'audience où deux appareils sont désespérément montés contre deux murs heureusement propres. Ah! La clim...L'audience correctionnelle débute à 14h04. Rezki Benali, le sympathique président, est entouré de deux jeunes stagiaires alors que Hadj Zoubir, le procureur, a à sa gauche un jeune magistrat envoyé par l'Ecole supérieure de la magistrature se frotter aux anciens. Huit personnes sont debout face au tribunal. Trois sont inculpées de coups et blessures volontaires. Deux avocats suivent des débats chauds mais sereins. Les gens ne parlent que pour répondre aux questions précises du juge dont la bonhomie est à souligner. Il juge avec une maestria qui n'a d'égal que son sang-froid et son expérience d'une vingtaine d'années.Ce qui rehausse la valeur de ce procès ce sont les questions pertinentes des avocats qui refusent de jeter de l'huile sur le feu, surtout que les quatre témoins ont été présentés comme les «cousins» des inculpés. Benali semble avoir bien suivi les débats tout comme il a bien parcouru le dossier pas si épais que ceux que nous voyons à Alger, Blida, Boumerdès.Le premier avocat proteste du fait qu'un témoin n'a jamais été entendu par la police judiciaire en novembre 2014, soit trois mois et demi déjà...Maître Djillali Hamani, l'avocat de Blida, était encore out après la défaite de son «Mouloudia d'Alger chéri». Il est venu défendre Ali K., un inculpé d'émission de chèque sans provision mais qui crie à l'arnaque: «J'ai fait une transaction avec le fils - un mineur au moment des faits - pas le père qui se terre, car recherché par la justice.» C'est pourquoi, Maître Hamani ne suit pas cette affaire de coups et blessures volontaires, mais la sienne avec le dossier de fond.Et au moment où il s'était approché de la barre, le juge donna un délai à son client prié de régulariser le chèque, à défaut, il verrait s'abattre sur lui les foudres des termes de l'article 374 du Code pénal, i-e l'émission de chèque sans provision assimilée à l'escroquerie.Du coup, l'inculpé, le visage rouge, cracha: «Mais monsieur le président, j'ai régularisé ce monsieur absent à la barre, mais représenté par son fils et son avocat. J'ai effectué une transaction avec le papa, pas avec le fils, et je me vois être obligé de payer une somme double...- Inculpé, vous aviez reconnu, lors de la dernière audience renvoyée à votre demande, le temps d'attendre votre avocat retenu à la cour d'Alger par une 'criminelle'', votre signature sur le chèque. Donc, nous arrêtons ici et allons directement à la régularisation, après quoi, nous irons aux débats...- Mais monsieur le président, j'ai deux témoins d'un certain âge qui ont assisté à la remise de la somme réclamée et figurant sur ledit chèque. Pourquoi cette injustice de payer deux fois'»Le juge le stoppe net: «Inculpé, dans quinze jours, vous viendrez pour le procès et je vous le répète: vous êtes poursuivi pour émission de chèque sans provision. Le reste est l'affaire de votre avocat, pour ce qui est des témoins du règlement réalisé hors de la justice, etc.», tranche Benali qui passera à l'affaire suivante avec un délit qui court les juridictions à tout-va: le faux et l'usage de faux et tout le chapelet et banderilles à arborer à la barre, surtout que dans ce dossier, il y a quatre inculpés, deux victimes, quatre avocats et... aucun témoin. Ouf!


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