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Droit à l'éducation



Droit à l'éducation
Un droit pour lequel l'Algérie a consenti tant d'efforts au fil des ans. Un budget pour le secteur de l'éducation qui a été multiplié par dix depuis 1990.Près de 23 000 établissements scolaires pour les seuls cycles d'éducation fondamentale et obligatoire. A la clé, des résultats qui, pour autant qu'ils fassent partie du quotidien et de la norme ici en Algérie, sont encore de vrais défis pour beaucoup d'autres pays. Près de 99% des enfants algériens en âge de le faire suivent une scolarité primaire (9 points de plus qu'en 1990). Une quasi parfaite parité de participation garçons-filles pour l'éducation fondamentale (de 6 à 16 ans). Une proportion toujours croissante d'une classe d'âge qui atteint le baccalauréat puis les études supérieures.Malgré ces grandes réussites pour les droits de l'enfant, des défis sont encore à relever. Problèmes de violence dans des écoles ; redoublements à répétition ; déperdition scolaire. Cette dernière est particulièrement inquiétante à la lumière d'une tendance, semble-t-il croissante, à l'abandon de l'école par les enfants eux-mêmes, notamment les garçons, et ce, même avant l'âge de 16 ans. Mais abandon pour quel avenir ' Sans diplôme, sans formation, ces enfants entreront, pour une bonne part, dans des cycles de vulnérabilité importante, souvent forcés d'entrer dans une économie informelle ? puisque la loi leur demande de rester à l'école ? dans laquelle les systèmes ainsi que les mécanismes de protection sociale à leur endroit seront des plus ténus.Bien sûr, les solutions à des défis d'une telle amplitude sont multidimensionnelles, et une bonne partie est d'ores et déjà pris à bras-le- corps par les différents acteurs du secteur de l'éducation, ministère, enseignants, ou parents.L'Unicef, pour sa part, a décidé de porter une attention toute particulière sur une classe d'âge qui pourrait bien être un des éléments-clés de la réussite scolaire pour l'enfance algérienne de demain : celle des 3-6 ans.De nombreuses études sérieuses dans divers pays ont, de fait, démontré qu'une entrée à l'école à l'âge du préscolaire pour un enfant de trois ans se traduisait en moyenne par beaucoup moins de redoublements sur l'ensemble de sa scolarité ; des notes en général 10 à 20% supérieures à celles des enfants n'ayant pas bénéficié de cette opportunité, et une longévité à l'école de 2 à 4 ans de plus. Peut-être de manière encore plus importante, ces mêmes enfants, vu leur réussite scolaire, sont souvent ceux qui, de manière assez logique, auront des opportunités d'emploi démultipliées et des niveaux de salaire supérieurs à leurs pairs.Pour toutes ces raisons, mais aussi parce qu'un enfant en préscolaire veut aussi parfois dire une maman ou un papa ayant plus de temps pour faire personnellement des recherches d'emploi, l'Unicef et le ministère de l'Education nationale travaillent, en étroite collaboration avec six autres ministères nationaux, à mettre en place une stratégie nationale de la petite enfance, dont l'un des volets principaux visera à tenter d'anticiper comment des partenariats public-privé optimisés pourront permettre un accueil en préscolaire pour le plus grand nombre possible de jeunes Algériens dans les années à venir.Un économiste américain ? ayant reçu un prix Nobel pour son travail sur la petite enfance ? a démontré que, dans certains contextes, la généralisation d'un enseignement préscolaire à toute une classe d'âge pouvait générer un retour sur investissement de un à sept. Au-delà du choix moral d'offrir une chance optimale de réussite scolaire à chaque enfant algérien, un investissement sur la petite enfance semble donc être un choix de bon aloi.





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