Drean en tête, El Kala bonne dernière

La wilaya n'a pas progressé d'un iota. Elle est toujours au milieu du tableau national, alignée sur les wilayas les plus démunies de la steppe et du désert.Lors de sa visite de travail à El Tarf les 23 et 24 avril 2016, la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, avait résumé la situation de son secteur à El Tarf en une phrase simple : «Beaucoup de dynamisme, des moyens suffisants mais très peu de résultats.» Il y a, en effet, eu beaucoup de youyous là où elle passée, on lui a montré ce qu'il y a de mieux mais elle n'a pas été dupe et ne s'est pas trompée de beaucoup.El Tarf n'a pas progressé d'un iota, elle est toujours au milieu du tableau national, alignée sur les wilayas les plus démunies de la steppe et du désert. Le tout nouveau directeur de l'éducation, Azzedine Djilani, installé depuis 5 mois et 15 jours dans des circonstances teintées de précipitation et de confusion, ne peut être comptable du bilan de cette année. Dans la conférence de presse qu'il a donnée mercredi 20 juillet, il reconnaîtra que la wilaya n'est pas facile à gérer et que beaucoup reste à faire.Ce n'est pas de gaieté de c?ur qu'il a donné les résultats de l'année scolaire 2015-2016. Seulement 43,15% de réussite au bac chez les candidats scolarisés présents aux épreuves et qui sont au nombre de 6559 contre 32,10 % chez les candidats libres, au nombre de 1669. C'est encore, pour plusieurs années consécutives, le lycée Chemmam Amar de Drean qui prend la tête du classement des 30 établissements du secondaire, avec 73,04% de réussite, suivi du lycée Abderrahmane Bensalem de Bouhadjar, avec 62,61 % qui a pendant longtemps également occupé la première place. Et de là on dégringole à 50%.Le bon dernier est le lycée du 19 Mai 1956 d'El Kala, le vétéran de la wilaya, avec 12,24% de réussite, précédé de l'autre lycée de la ville, un tout jeune de moins de 2 ans, le lycée Bachir Khaldoun, avec 26,01%, et avant eux l'autre lycée de Dréan, Maïzia Tahar, avec 32,67% de réussite. Les candidats qui ont obtenu plus de 18/20 de moyenne sont au nombre de 6. Les deux premières ont été récompensées par le chef de l'Etat par le biais de son représentant. Une fille du lycée de Dréan, et une autre de celui du Lac des Oiseaux. Seulement 6 candidats d'El Kala obtiennent une note comprise entre 15 et 18/20. Pourquoi de si mauvais résultats avons-nous demandé au directeur de l'éducation.On ne sait pas encore, mais une commission, encore une, va se pencher sur la question. A El Kala, on sait. Les candidats n'ont pas pu broncher pour tricher. La surveillance, à quelques rares exceptions près, a été stricte en raison, d'une part, du scandale de l'année précédente avec la fraude massive au lycée du 19 Mai, suivie d'une punition collective où les victimes, de bons élèves, n'ont pas été épargnées par les instructions de la ministre qui a fait de la triche le cheval de bataille de son programme.Point de sanctionsLes chefs d'établissement du bas du tableau seront-ils amenés à s'expliquer et éventuellement à être sanctionnés comme le stipule une circulaire tombée dans l'oubli sur l'obligation de résultat, avons-nous encore demandé, à Azzedine Djilani ' Pas sûr. La formule consacrée «famille de l'éducation» prend à El Tarf tout son sens. Le secteur est depuis toujours gangrené par le népotisme qui est une marque de fabrique régionale.A cela vient s'ajouter aujourd'hui le gain facile pour les enseignants et la corruption pour les parents, soucieux de leur statut social avant l'éducation de leurs enfants. Les résultats scolaires sont préfabriqués ou carrément falsifiés. Pour les observateurs avertis, ce sont là les principaux facteurs de la régression du niveau scolaire. Comment y faire face ' Le directeur de l'éducation avoue avoir pris ses fonctions dans des circonstances difficiles.Des dysfonctionnements dans les services, générés par des conflits inextricables aux origines lointaines paralysaient ou parasitaient les activités. En fait, des positions acquises par des cadres, soutenus par les responsables locaux et relayés par les clans familiaux, ont sévi sans vergogne dans le recrutement des enseignants, pour favoriser une relation, ou pire encore, soustraire des fautifs à leur sanction. Le directeur a procédé à des changements à la tête des services et promet une rentrée sereine avec une année 2016-2017 pleine de succès.