Algérie

Draâ Smar Les 76 grévistes de la briqueterie «licenciés»


La situation malheureuse que connaît, depuis maintenant neuf mois, la briqueterie-tuilerie de Médéa - Draâ Smar (ex- EURL-BTM) vient de franchir un nouveau pas dans les rapports entre les travailleurs grévistes et le repreneur-acquéreur de cette ex-entreprise étatique devenue «Sarl Ouled Maâtallah-Grands travaux». Une décision prise par ce dernier de «libérer du travail», ce qui veut dire «licencier» en d'autres termes, les 76 travailleurs grévistes. C'est ce que nous avons appris, en effet, samedi dernier, auprès du secrétaire général du bureau syndical (que le nouvel acquéreur considère illégal et non représentatif du collectif des travailleurs de l'usine) qui nous dira: «nous avons été tous saisis, individuellement, par un avis de libération du travail que nous considérons, tout simplement, comme un licenciement. Une décision dont chacun de nous a pris connaissance le 17 avril dernier, avec effet à compter du 23 mars dernier, par l'intermédiaire d'un huissier de justice et ce, sans aucun préavis, ni dédommagement». Comment en est-on arrivé à cette nouvelle et aussi malheureuse situation? Entamée le 23 juillet 2007, à la suite d'un conflit, entre les deux parties, qui était né du rejet, par le nouveau patron, de la convention collective qui régissait alors cette usine «EURL-BTM», cette grève venait de boucler exactement son huitième mois lorsque, le même jour, cette décision de «libération-licenciement» fut prise par le patron de cette «Sarl Ouled Maâtallah - Grand-travaux». Huit mois d'une grève et d'un conflit caractérisés par de multiples actions menées par les deux parties auprès des différentes autorités administratives et syndicales, pouvant intervenir pour un éventuel règlement de cette affaire, dont nous citerons l'inspection du Travail de la wilaya de Médéa, la fédération nationale des matériaux de construction, le P-DG de l'entreprise des produits rouges du centre (EPRC), le ministère de l'Industrie, le Holding des matériaux de construction, l'UGTA... sans aucun résultat positif pour les deux parties. Une affaire qui avait été portée devant le tribunal de Médéa dès le 30 juillet 2007, par le nouveau repreneur - acquéreur qui nous avait déclaré, au mois de janvier dernier: «l'ancienne convention collective était devenue nulle et non avenue en janvier 2006 et avec elle le bureau syndical de l'EURL-BTM. Nous l'avons, par conséquent, remplacée par celle qui régit la Sarl Ouled Maâtallah - Grands travaux. De ce fait, nous considérons l'ancien bureau syndical illégal et non représentatif du collectif des travailleurs de l'usine du fait de son refus de se mettre sous la nouvelle appellation de l'entreprise. Ce que contestent toujours les responsables syndicaux de l'ex-EURL-BTM: «nous considérons ce rejet comme un reniement majeur du nouvel acquéreur de l'usine par rapport à ses engagements pris et consignés dans le procès-verbal de cession». Et les choses n'allaient, malheureusement, pas en rester là avec cet appel lancé, le 26 janvier dernier, par la section syndicale du groupe EPRC de la fédération nationale des matériaux de construction, affiliée à l'UGTA, en direction des pouvoirs publics, leur demandant de «procéder à l'annulation du contrat de cession avec le repreneur, dans la mesure où ce dernier s'est rétracté, une fois installé au niveau de l'usine, en reniant tous les engagements qu'il avait pris lors de la signature de ce contrat de cession». Un appel qui faisait suite à la séance de travail tenue le 16 janvier 2008, selon le document que nous avons en notre possession, au siège de la SGP/IPRS, en présence notamment du P-DG et du S/G du syndicat du groupe EPRC, du représentant de la SGP et du repreneur de cette usine de Médéa - Draâ Smar. Un appel qui est venu, faut-il le souligner, après le jugement rendu le 23 janvier 2008 par la section sociale du tribunal de Médéa qui s'est déclarée «incompétente en la matière» en réponse à l'action intentée par le DG de la Sarl Ouled Maâtallah - Grands travaux à l'encontre du bureau syndical de l'ex-EURL-BMT. Un imbroglio qui s'est retrouvé «renforcé encore plus» par cette décision de l'inspection du Travail de la wilaya de Médéa qui vient de se désengager de cette affaire, en date du 29 mars dernier. Une décision que nous confirmera le représentant des travailleurs grévistes et aujourd'hui... licenciés. Il reste à préciser que toutes nos tentatives de joindre le DG de la Sarl Ouled Maâtallah - Grands travaux, pour de plus amples informations, sont malheureusement restées vaines. Au-delà des difficultés que vivent, depuis maintenant neuf mois, les familles des travailleurs grévistes et aujourd'hui licenciés, des pertes financières énormes (plus de dix milliards de centimes déjà au mois de janvier dernier) qu'accuse, aujourd'hui, l'acquéreur, et de l'état de déstructuration des moyens de production de cette briqueterie - tuilerie du fait de leur inactivité prolongée. C'est aussi l'approvisionnement des différents chantiers de constructions de la wilaya de Médéa, en ces indispensables matériaux, qui s'en trouvent affectés.
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