Algérie - A la une

Dos-à-dos face au mur


Sans surprise, le RND d'Ouyahia appelle à voter «oui» au référendum qui «consolide le principe d'Etat de droit», de même que son jumeau monozygote du FLN qui le décrit comme «un acquis démocratique pour le pays», évidemment le TAJ, «crucial pour l'avenir», l'UNFA pour «un nouvel Etat fier de son identité et ouvert sur le monde», le Front Moustakbel et «la restitution du pouvoir au peuple», sans oublier la troupe de Bendir électro de Sidi Bala, la coopérative des coiffeurs publics de Ouled Touchou et l'association de la cité La Radieuse d'El Harrach.On voit bien à travers cet alignement de rentiers, qu'en dehors de la clientèle habituelle, le régime, même opposé en théorie à l'ancien, n'arrive pas à mobiliser de nouvelles couches politiques. Pourquoi la nouvelle Algérie ne peut-elle compter que sur les structures de l'Ancienne' C'est la question que doit se poser le Président, comment ceux du hirak qui se sont soulevés contre la 3issaba ne sont-ils pas avec moi qui ai mis toute cette même 3issaba en prison '
C'est là où la logique montre ses limites, l'ennemi de votre ennemi n'est pas forcément votre ami, tout dépend du positionnement, l'amitié se construisant par des paroles mais aussi des gestes et cadeaux, comme la libération de ces centaines de détenus d'opinion qui d'ailleurs sont encore sous le coup du vieux code pénal remanié par la grande équipe Bouteflika et votée par les mêmes députés qu'aujourd'hui, définissant dans son article 100 : «Toute provocation directe à un attroupement non armé soit par discours proférés publiquement, soit par écrits ou imprimés affichés ou distribués, est punie d'un emprisonnement de deux mois à un 1 an si elle a été suivie d'effet et dans le cas contraire d'un emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 2000 à 5000 DA ou de l'une de ces deux peines seulement.» Contester l'injustice est donc pour le législateur de la provocation. Au lieu de changer la Constitution, peut-être faudrait-il simplement changer le code pénal.
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