Algérie - A la une

Documentaire : Sur les traces d'Abdoulaye Mamani



«Cet homme, c'était mon père. En repartant sur ses traces, vingt-trois ans après sa mort, je redécouvre peu à peu, en même temps que son histoire, celle de mon pays...», confesse Amina, la fille de celui qui fut journaliste et écrivain engagé pour la liberté des peuples et l'indépendance de son pays, le Niger.Abdallah ou Malaye, comme on aimait l'appeler, était en exil en Algérie de 1961 à 1974. «L'Algérie était son pays d'accueil. Il y était formateur dans une école de journalisme et exerçait, en même temps, à Révolution Africaine, à la rubrique culturelle africaine, au 7 rue Laferrière, à Alger», raconte Amina.
Seulement, si l'homme politique semble avoir aujourd'hui disparu de l'histoire officielle du Niger, l'homme de lettres, lui, continue à survivre, au-delà des frontières, par les écrits qu'il a laissés. Dans son exil algérois, Abdoulaye Mamani écrit, entre autres, sur commande de la Radiotélévision algérienne, Le balai, une pièce satirique jouée à Alger et qui a eu un grand succès. Une fois rentré dans son pays, il fut emprisonné, puis écrira la grande ?uvre Sarraounia, adaptée au cinéma par le Franco-Mauritanien Med Hondo. Un film qui eut un prix au Fespaco du Burkina Faso.
Dans un entretien livré à un journal de l'époque, Malaye se confiait : «Je crois que j'ai écrit beaucoup en exil, c'est pourquoi les gens ne connaissent que Sarraounia, qui a été publiée au Niger. Mais c'est surtout en exil que j'ai écrit aussi bien au point de vue théâtre que poésie, et surtout on me dira que l'exil a favorisé l'inspiration?
Vous savez que le bon écrivain n'écrit que dans la douleur. Les grands écrivains quand ils écrivent, ou bien ils sont dans une situation particulière qui provoque l'inspiration, ou alors ils écrivent mais sont interdits. Et quand c'est interdit, évidemment, le public veut toujours savoir ce qui est interdit et pourquoi on l'interdit.
Je parle de beaucoup d'écrivains africains que j'ai connus, des Camerounais, Guinéens et autres, qui ont écrit en exil et qui, maintenant, refont surface parce que les conditions qui les ont bâillonnés sont tombées par le fait de l'histoire. C'est notre cas, par exemple.» Amina, 37 ans, part sur les traces de son papa. «Pour la partie algérienne de mon documentaire, je suis à la recherche des amis de Malaye!», dit-elle.
Il mourut à l'âge de 61 ans dans un accident de voiture, le 3 juin 1993, entre les villes de Zinder et Niamey, où il se rendait pour recevoir un prix en reconnaissance à son parcours littéraire. «Il m'avait promis une poupée à son retour. Il n'est jamais revenu !», témoigne, éplorée, sa fille.
Qui se souvient encore d'Abdoulaye Mamani, ou Sur les traces de mon père, est un documentaire de 52 minutes de Amina Abdoulaye Mamani.
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