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Dix ans de LMD, attention danger !


Dix ans de LMD, attention danger !
En moins d'une semaine, à Béjaïa, Tizi Ouzou, Boumerdès, Tipasa ou à Adrar, des vagues de contestation submergent les établissements d'enseignement supérieur. Les étudiants, déboussolés, mal informés et inquiets pour leur avenir pestent contre des conditions pédagogiques et matérielles qui les empêchent de se concentrer sur leur raison d'être : l'acquisition du savoir. Dix années après la mise en place de la Réforme universitaire, le constat reste inquiétant. L'Université repose sur un équilibre instable, à califourchon entre le système dit classique et le LMD. Né au forceps, ce dernier a fait perdre les repères nécessaires au bon fonctionnement de l'Université.Mal exposé, mal expliqué et sans réflexions profondes sur ses tenants et aboutissants, le LMD crée un climat de tension dans les établissements du supérieur. Les orientations vers les spécialités des étudiants en licence après les deux années de tronc commun, les critères d'accès au Master et au Doctorat, la valeur-même de ces diplômes, le manque de moyens pédagogiques, ou encore l'hébergement, tout est sujet à contestation pour des étudiants désabusés.Si depuis quelques mois des notes et des arrêtés ministériels sont venus cadrer un peu ce qui peut l'être, en termes de conditions d'accès à la post-graduation par exemple, dix longues années après son installation, ces décisions s'apparentent plus à des réglages de circonstance dépourvus d'une vision générale et globale d'un système qui cohabite encore avec le classique. De l'aveu de nombre de spécialistes, d'acteurs (pédagogiques et économiques) et même de responsables de l'enseignement supérieur, depuis l'installation du LMD le niveau des étudiants et celui des encadreurs ont considérablement baissé.Le système de rachat des étudiants, celui des quotas, les critères de recrutement et de promotion des enseignants ont occasionné un nivellement par le bas, favorisant la gestion des flux (la quantité) au détriment de la qualité de l'enseignement. Le constat est amer. Aujourd'hui, l'Université est sur une poudrière. Car, malgré tous les maux induits par l'application sans adaptation préalable du système LMD, ce dernier a toutefois le mérite d'accorder beaucoup plus de droits aux étudiants (la mobilité, le choix du cursus?) que son prédécesseur. Et cela, les 1,3 million d'étudiants en ont pris conscience et ne comptent pas faire de concessions. Les mouvements de contestation cycliques, pour des revendications parfois légitimes et d'autres farfelues, dans les différentes universités du pays en font foi. Alors, attention danger !




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