Le Rcd (Rassemblement pour la culture et la démocratie) crie à la manipulation à la suite de la mise sur pied d?une commission de parlementaires de l?apn issue exclusivement des partis de la majorité présidentielle et chargée de faire la lumière sur les événements de Berriane. Le parti du docteur Saïd Sadi qui avait appelé dès le début des troubles à la constitution d?une commission d?enquête parlementaire selon les formes légales et dotées de toutes les prérogatives en la matière, conformément aux dispositions constitutionnelles et aux textes régissant le fonctionnement de l?Apn, voit dans la décision du bureau de l?apn une velléité de court-circuiter l?initiative du Rcd et d?empêcher que les responsabilités dans cette affaire soient clairement établies. Cela s?agissant aussi bien des causes qui ont poussé les deux communautés à l?affrontement que la gestion proprement dite des émeutes au plan du rétablissement de l?ordre et de la protection des biens et des personnes vivement critiquée par le Rcd qui avait dénoncé le laxisme des services de sécurité dans les opérations de rétablissement de l?ordre public. La mise sur pied d?une commission d?enquête parlementaire obéit à des règles statutaires qui ont été tout bonnement foulées au pied en la circonstance dans la mesure où comme le dénonce le Rcd l?initiative n?a pas fait l?objet de concertation et de consensus entre les formations politiques représentées au Parlement. Les partis de la majorité présidentielle ont parfaitement le droit, à ce titre, en tant que partis politiques et coalition gouvernementale de prendre les initiatives politiques ou autres qu?ils jugent nécessaires, mais leur statut de partis majoritaires au Parlement ne leur confère pas, en revanche, une quelconque autorité politique ou morale pour engager le Parlement par des déclarations, positions ou actions de quelque nature que ce soit. Il est vrai que dans le fond on n?a pas encore vu, dans l?expérience parlementaire en Algérie, une commission d?enquête parlementaire travailler dans la transparence et aboutir à des résultats qu?on ne rangera pas au fond des tiroirs comme cela fut le cas pour toutes les commissions d?enquête parlementaires qui ont marqué la vie du Parlement. Le Rcd qui a déjà siégé et qui siège de nouveau au Parlement, qui connaît donc parfaitement le fonctionnement des arcanes de l?Apn n?ignore pas cette réalité ainsi que les limites de l?action du Parlement en la matière. En dénonçant le coup de force des partis de l?Alliance présidentielle, le Rcd a voulu manifestement prendre à témoin l?opinion publique quant à l?instrumentalisation du Parlement par le pouvoir via le relais des partis de l?Alliance présidentielle. C?est aussi une manière pour ce parti de se démarquer de cette initiative unilatérale et des résultats sur lesquels débouchera la « commission d?information parlementaire » qui n?a pas pour ambition, comme son nom l?indique, d?engager des investigations sur le terrain en vue d?établir la vérité sur les troubles qu?a connus Berriane. La question demeure toutefois posée : pourquoi les partis de l?Alliance présidentielle ont-il décidé avec le soutien du bureau de l?Apn de faire cavalier seul dans cette affaire ? Et pourquoi le Parlement n?a-t-il pas jugé nécessaire de constituer une commission d?enquête parlementaire en bonne et due forme si l?institution est réellement animée d?une volonté de faire ?uvre utile en diligentant sur le terrain une enquête libre et affranchie de toute tutelle, quelle qu?elle soit ?
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Posté Le : 26/05/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Omar Berbiche
Source : www.elwatan.com