Algérie - A la une



Pot de terre contre pot de fer ! C'est l'inédite réalité des Algériens qui sortent par millions depuis maintenant quatre semaines pour rappeler au pouvoir que la fin du 4e mandat s'achève le 28 avril prochain et que cette date ne doit pas être une prolongation contraire à la Constitution. Ni une violation de toutes les lois de la république.Or, après la formidable démonstration de vendredi dernier, et les précédents, qui avait été organisée à travers le pays dans une ambiance folle de convivialité émerveillant le monde, des sources officielles annoncent que le gouvernement de transition est en cours de formation.
Cela est autant un déni outrancier à la volonté des Algériens de voir s'opérer très rapidement un changement politique qualitatif et rapide, avec des élections globales pour la désignation de nouvelles institutions parlementaires et un nouveau chef d'Etat, qu'une autre man?uvre de fuite en avant du pouvoir.
A ce stade des événements, il serait logique de s'interroger sur les «détails» cachés de cette sortie de crise que veut s'aménager le pouvoir, ou ceux qui veulent prolonger le 4e mandat. Obliger les Algériens à s'intégrer dans une configuration politique à «rebrousse-temps» de toutes les revendications populaires portées dans la rue, est non seulement suicidaire, mais confirme magistralement que les tenants d'une certaine «Algérie», dédiée à des intérêts bien particuliers, ne veulent ni partir ni lâcher prise, encore moins ouvrir la voie à une transition pacifique. Au risque de dévoyer ce bel enthousiasme de ces millions d'Algériens qui manifestent pour une révolution pacifique dans la gestion des affaires du pays.
L'insistance des autorités à diriger les instances de la transition est symptomatique de cette volonté, constatée ailleurs dans le monde et à toutes les époques, de dirigeants de ne partir et ne laisser le pouvoir au peuple sous aucun prétexte. Sinon comment peut-on interpréter qu'un nouveau gouvernement soit cautionné et nommé par un président dont le mandat expire dans moins de 40 jours ' Cela n'est pas raisonnable et n'obéit à aucune logique politique si, bien sûr, on est dans une configuration d'institutions républicaines défendues par le premier magistrat, lequel doit respecter la loi fondamentale en appliquant ses principes.
Maintenant, s'il est aisé de défoncer des «portes ouvertes», cela le sera moins avec la pression de la rue qui se fait chaque vendredi plus forte, plus insistante, plus citoyenne pour l'avènement d'une Algérie de tous ses enfants, sans exclusive, sans népotisme, sans «hogra» et, plus que tout, qui «avance».
C'est cet état de changement social et politique pacifique, de passage à une nouvelle Algérie plus responsable et regardante à la gestion de son avenir que veulent construire ses enfants à travers des manifestations grandioses chaque vendredi.
Dès lors, aller vers la formation d'un gouvernement de transition en ne prenant pas en compte la situation sensible de la rue algérienne, c'est aller vers un autre échec. On ne peut aller vers une transition politique en refusant d'emblée l'alternance au pouvoir, et, surtout, refuser d'ouvrir les yeux et voir que le peuple algérien n'a jamais été mineur.


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