Algérie - Revue de Presse

Discours de Bouteflika à l'occasion du 5 Juillet : Les jeunes, les égarés et les «commanditaires» des émeutes



De nouvelles wilayas seront prochainement créées, a affirmé hier samedi le Président Abdelaziz Bouteflika dans son discours à la Nation à l'occasion du 46ème anniversaire de l'Indépendance nationale. Le chef de l'Etat a ainsi confirmé que de nouvelles wilayas seront désignées, probablement avant la fin de l'année ou à la rentrée sociale, pour remodeler l'architecture actuelle des collectivités locales. «Cette nouvelle organisation administrative tend à impulser le développement, à trouver de meilleures réponses aux problèmes du citoyen, à atténuer la tension dans certaines wilayas à forte concentration de populations et à consolider la présence de l'Etat dans les régions frontalières qui vivent des problèmes bien particuliers», a-t-il dit. Selon le Président Bouteflika, cette décision a été prise pour rapprocher davantage les citoyens de l'administration, notamment les populations des zones frontalières. Il s'agit également, a-t-il précisé, de mieux consolider le développement local et tel que l'exige la croissance économique locale.

Sur le plan national, il a réaffirmé que «la conjoncture actuelle requiert la consolidation et l'ancrage du processus de réconciliation nationale». «Nous n'allons pas revenir sur la mise en oeuvre de ce processus dès lors que nous l'avons adopté (...)», a-t-il souligné, avant de souligner que «notre conviction quant à la justesse de la réconciliation nationale est forte et inébranlable dans un Etat de droit qui s'évertue à protéger les droits de l'homme, à promouvoir la démocratie dans son acception à la fois juste et innocente des accusations calomnieuses que des parties tendancieuses ou des organisations suspectes tentent de lui porter». Il a, d'autre part, abordé la nécessité de consolider la réconciliation nationale pour juguler les clivages, mais surtout pour lutter contre le terrorisme. Il a ainsi appelé au resserrement des rangs «des Algériens présentement et dans le futur, en dépit de certaines voix sceptiques et des esprits sclérosés d'extrémistes, qui tentent de remettre en cause cette initiative».

Condamnant les idées «takfiristes» et les terroristes, il n'en a pas moins préconisé à leur égard «le pardon». Leur tendant la main, il a appelé «ces jeunes égarés à retrouver la raison et revenir vers leurs familles et leur patrie afin de participer à l'édification de leur pays», précisant que «les portes du pardon ne se fermeront jamais devant les jeunes, enfants de cette terre généreuse, qui font preuve d'une sincère volonté de se repentir», réservant les foudres de la lutte antiterroriste pour «les égarés».

Abordant le volet économique et social, il a notamment souligné que «l'Etat ne ménagera aucun effort pour prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation du pouvoir d'achat, à l'aide aux catégories vulnérables et aux personnes ayant des besoins spécifiques et à l'amélioration du niveau de vie des citoyens». Tant en ce qui concerne «un nouvel élan au rythme de croissance, de maîtriser l'inflation ou de subventionner les prix des produits de large consommation qui connaissent une importante hausse sur les marchés internationaux». Mais, au niveau du dialogue social, le Président n'a évoqué comme partenaire que la centrale syndicale (UGTA), évacuant, sciemment ou non, tous les autres syndicats professionnels.

Ainsi, il relève qu'en matière de préoccupations des citoyens, le dialogue et la concertation concernent «les différents partenaires publics et privés, du gouvernement et de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) en vue de définir les approches optimales de traitement des revendications soumises». Sur les problèmes de la jeunesse, il s'est longuement penché sur les grandes mesures prises pour l'intégration sociale de cette importante frange de la société algérienne, notamment à travers des projets de développement socio-économiques structurants.

Par contre, le Président Bouteflika a fermement condamné la violence et les actes de pillage dans certaines villes, attribuant ces violences à des parties qui trompent la jeunesse parlant de «tromperies véhiculées par des parties qui cherchent à semer la destruction et la discorde et tentent de manipuler les rêves des jeunes, en allant jusqu'à les soudoyer pour frapper la stabilité du pays». A propos de cette violence urbaine qui se généralise dans les grandes villes du pays, il a clairement indiqué que «(...) les appareils de l'Etat ne feront donc aucune concession et s'opposeront avec force et détermination à toute partie qui essaie de provoquer les émeutes, semer l'anarchie et détruire les biens publics et privés quel qu'en soit le mobile ou la couverture». Un discours en somme qui conforte l'idée selon laquelle le nouveau gouvernement Ouyahia aura bien du «pain sur la planche». Avec au menu un dossier jeunesse difficile à gérer.




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