Algérie

Dimension humaine



La dimension humaine des relations euro-méditerranéennes doit-elle être abordée uniquement sous l?angle des flux migratoires, préoccupation centrale des Européens ? Cette dimension est, du point de vue de l?Algérie, au c?ur même de la problématique de l?union pour la Méditerranée. L?Algérie, par la voix de son ambassadeur en France, a exprimé sa vision de l?union pour la Méditerranée en gestation, mais aussi ses réserves et ses mises en garde contre un éventuel échec d?un projet, qui devait, à l?origine, réunir les seuls pays riverains de la Méditerranée, mais qui, depuis le 13 mars, est élargi à l?Union européenne. D?union de la Méditerranée, le projet devient projet pour la Méditerranée, après avoir été revu et corrigé par l?Allemagne, puis avalisé par l?Union européenne. Le glissement sémantique de l?intitulé n?est pas neutre. Ni sur le contenu du projet, ni sur ses modalités et règles de fonctionnement, ni sur ses visées et objectifs. « Une approche novatrice impliquerait de ne pas parler désormais de ??maîtrise concertée de flux migratoires??, mais de la dimension humaine des rapports entre l?Europe et les pays du Sud ; dimension qui doit être au c?ur même de la problématique de l?union pour la Méditerranée », a indiqué l?ambassadeur d?Algérie en France. Et d?ajouter qu?« on ne peut pas, comme le faisait le processus de Barcelone, continuer à prôner la libre circulation des biens, des capitaux et des services et, en même temps, multiplier les restrictions donnant ainsi aux populations impliquées le sentiment d?être exclues d?un processus qui les concerne au premier chef ». Pour enfin plaider pour un « Schengen-méditerranéen », a indiqué Missoum Sbih, conforté par son collègue du Maroc, lequel pays s?est pourtant montré très enthousiaste jusque-là. Le clivage entre la vision portée par le Nord et celle du Sud est là. Le Conseil européen des 13 et 14 mars a fait de la coopération avec la Méditerranée une des priorités politiques de l?Union européenne avec la promesse de construire un nouveau mode de coopération, fondé sur la parité Nord-Sud et sur une liste de projets concrets. Mais n?est-ce pas là un Barcelone II revu et corrigé, centré d?abord sur les intérêts bien entendu de l?Europe qui se profile ? Pour lui permettre de répondre d?abord à ses besoins de main-d??uvre qualifiée, de marchés, de sources d?approvisionnement énergétique ? Quelle part d?initiative pour le Sud à ce projet ? Pour quels bénéfices ? « On est passé d?un projet d?union à une union de projets à géométrie variable », a avancé l?ambassadeur d?Algérie en France. Il appartient aux pays de la rive sud d?approfondir leur réflexion, de formuler leurs propositions, de faire valoir leurs intérêts, s?ils veulent réellement être un partenaire actif de ce projet d?union de la Méditerranée, pour qu?il ne se fasse pas pour eux et sans eux.
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