Algérie - Revue de Presse

Dimajazz : Parfums asiatiques sur la ville des Ponts


Il a fallu quatre avions pour que Lakshminarayana Subramaniam, le roi du violon indien, et ses six musiciens débarquent à Constantine où se tient depuis le 13 mai le 8e Festival international du jazz, Dimajazz. C'est la première fois que celui qu'on surnomme « le docteur » anime un concert en Afrique du Nord. Autant parler donc d'un événement. Et d'un coup réussi des jeunes organisateurs du Dimajazz. Il est vrai que la musique soignée, qui s'inscrit plutôt dans le registre de la globale fusion de Subramaniam n'a pas pour principale source le jazz. Mais ce musicien virtuose de 63 ans fait dire au violon, instrument des lointains occidentaux, que l'artiste a hérité de son père tout ce qu'il a envie. Mercredi soir, au Théâtre régional de Constantine, ce natif de Madrasa a, l'espace d'une heure et demie, donné un aperçu sur son large répertoire dans lequel la musique cantique du sud de l'Inde côtoie le rock, le jazz, le folk et le classique. L'improvisation, l'âme secrète du jazz, est également présente dans les compositions de « Mani », sobriquet de L.Subramaniam. « J'adore improviser sur scène. A chaque fois, je le fais », nous a-t-il confié après le concert. Son batteur, Atul Raninga, use de sa voix pour compléter les percussions traditionnelles tenues par Murthy Ramana.Généreux dans sa distribution, le maître Subramaniam donne sa part à chaque instrument avec équité. Ainsi se relaient dans une harmonie mathématique violon, guitare, basse, clavier et accordéon traditionnel. Au milieu, la voix suave de la chanteuse Kavita Krishnamoorthy, son épouse, est également utilisée comme un instrument. Kavita, artiste préférée des cinéastes de Bollywood, est aussi célèbre que son mari. Sur scène, elle a interprété deux chansons extraites de deux films hindous. Subramaniam a, lui, interprété un morceau de son dernier album Mother Land (Mère terre), un autre de Conversations composée avec le jazzman français Stéphane Grappelli ainsi que « Johnny ». La musique est parfois maraboutique, intense et obscure. Il y a des descentes et des montées comme dans un sentiment incertain. Mais il y aussi toujours cette volonté, même tacite, de s'approcher des étoiles. Autant dire que le son qui sort du violon de docteur Subramaniam a quelque chose de céleste. La voix de Kavita est là pour rappeler que la terre n'est qu'une pièce dans un immense univers comme une note n'est qu'une miette dans une partition. Subramaniam, qui a son actif plus de 150 enregistrements et des centaines de concerts dans 50 pays, ira bientôt en Chine, puis aux Etats-Unis pour enregistrer et mixer son prochain album. A noter enfin que la soirée du mercredi a commencé avec le groupe constantinois Illusion, qui est monté pour la première fois sur la scène du Dimajazz. Un groupe qui promet sur la scène du rock alternatif et du jazz. 


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