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Dignité contre reddition




C'est à croire que les autorités ne veulent pas que la crise dans le secteur de la santé s'apaise et soit résolue. Huit mois de crise ouverte, de grève, de communiqués et contre-communiqués, de propositions et contre-propositions ne suffisent-ils pas à convaincre toutes les parties qui se partagent la responsabilité de solutionner ce conflit à déposer les armes ' Apparemment non ! Puisque le ministère de la Santé, qui détient la seule vraie clé de règlement du conflit des médecins résidents, s'évertue à compliquer la donne et à renvoyer aux calendes grecques toute possible sortie de crise.La dernière décision de chefs de service de CHU du pays de renvoyer des médecins résidents grévistes qui voulaient reprendre leur travail montre à tout le moins que c'est bel et bien du côté des responsables du secteur de la santé que la situation a besoin d'un vrai déblocage. Sinon comment interpréter cette décision de renvoi de 200 médecins résidents grévistes, selon le Camra, au moment même où une sortie de secours était en voie d'être mise en place pour mettre progressivement fin au conflit ' Le ministère de la Santé reste sourd aux appels du pied du Camra. Avec des CHU devenus encore plus infréquentables avec le manque criard de médecins, ce sont bien évidemment les structures de santé du secteur privé qui en sont les grandes bénéficiaires. Du simple généraliste aux grands spécialistes, du petit laboratoire d'analyses de quartier aux grands centres dont ceux disposant d'appareils d'IRM (imagerie par résonance magnétique), de la simple clinique d'accouchement aux grandes cliniques prenant en charge toutes sortes d'interventions chirurgicales, les opérations de dialyses, tous ces soins sont depuis le début de l'année assurés par le secteur privé, tout comme d'ailleurs les milliers d'accidentés de la route, après un bref passage par les hôpitaux.
C'est dire que ce conflit entre le ministère de la Santé et les médecins résidents a donné une dimension particulière au système de santé dans notre pays. La raison ' Elle est simple car du moment que les autorités n'ont pas encore décidé de régler les principales revendications des médecins résidents, c'est que quelque part il y a une volonté manifeste de ne pas aller vers l'apaisement. Et de montrer aux grévistes, même s'ils veulent reprendre le travail, qu'ils ne peuvent avoir, d'une manière ou d'une autre et sous quelque condition que ce soit, gain de cause.
Cette grève des médecins résidents est allée trop loin pour se terminer par un ‘'happy end'' et pas assez pour qu'il y ait un arbitrage salutaire et de dernière minute du premier responsable du pays, puisque les structures hospitalières, même sur une jambe, fonctionnent et que les chefs de service se permettent même, comme pour les humilier, de refuser le retour des résidents. Ces derniers, en recourant à la grève pour arracher leurs droits, ne savaient pas qu'ils allaient provoquer le courroux des autorités. Aujourd'hui, leur message est clair : une reddition complète.


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