Algérie

« Difficile à réaliser », selon l'Anexa


« Difficile à réaliser », selon l'Anexa
Les dernières instructions du ministre des Transports relatives aux exportations par voie maritime seront difficiles à appliquer, d'après l'Anexa (Association nationale des exportateurs algériens). Il ne sera pas aisé, selon le président de cette association, Ali Bey Nasri, de porter les exportations via les ports à 30% d'ici trois ans, contre 3% actuellement. « Sur quelle base a-t-on fixé ce taux ' Nos infrastructures portuaires ne sont pas au niveau souhaité et la chaîne logistique et portuaire ne répond pas aux normes. Comment atteindre ce taux dans ces conditions ' », souligne-t-il. Concernant les nouvelles mesures de facilité, il a fait savoir que leur impact n'est pas vraiment ressenti sur le terrain. « Ces mesures ne sont pas vraiment appliquées sur le terrain », assure-t-il. Pour lui, le véritable problème dans les exportations, c'est le surcoût de la chaîne logistique portuaire. « Les tarifs de la chaîne logistique et portuaire sont élevés. Le barème fixé par le ministère des Transports concernant ces prix n'est pas respecté », indique-t-il, se plaignant également des prix élevés des ports secs, « qui sont mal gérés en plus », selon le premier représentant de l'Anexa. La mesure qu'il faudra prendre, selon ce dernier, pour renforcer les exportations, consiste à réduire les prix au niveau des zones portuaires et des compagnies maritimes. L'expert en économie internationale, Abdelmalek Serrai, pense également qu'il sera difficile, voire impossible, d'atteindre ces 30%. « Toutes les mesures prises au niveau des ports sur instruction du ministre des Transports vont dans le bon sens mais les résultats ne seront pas pour 2019. Le port, c'est le dernier maillon de la chaîne des exportations », indique-t-il. Les exportations, selon lui, commencent au niveau des entreprises et des vergers. « Produire d'abord des produits exportables, leur assurer ensuite le conditionnement adéquat. Les soumettre après au contrôle avant de les transporter. Or, nous n'avons pas encore réglé le problème de la production. Les ports ne sont qu'un moyen de transport. Il faut plus qu'un guichet unique ou des facilités pour booster les exportations », explique-t-il. Pour lui, avant de réorienter les ports vers l'exportation, il faudra d'abord que le marché national soit capable de fabriquer des produits exportables. « Ce n'est pas encore le cas. Car le problème, ce n'est pas le produit, mais celui qui le fabrique, qui le valorise. Or, le producteur n'est pas formé pour fabriquer des produits destinés à l'exportation. Il ne sait pas encore comment faire d'un produit agricole une marque d'exportation », dit-il. Il précise, dans ce contexte, qu'en l'absence d'ingénieurs et de laboratoires de qualité, « qui ne sont pas nombreux chez nous », hisser à un tel niveau les exportations ne sera pas une mince affaire.« Formons nos équipes pour valoriser nos produits. Rien que dans le secteur agricole, il y a plus de 2500 produits exportables, mais qui restent méconnus. Régler aussi la problématique de la bureaucratie dont la lenteur ne correspond pas à la nature très rapide des exportations. Réorienter les ports, c'est la dernière étape », nuance notre interlocuteur.


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