Algérie - A la une

Dialogue inter-malien à Alger



Dialogue inter-malien à Alger
A défaut d'accepter le fédéralisme, principale revendication des groupes armés nord-maliens, Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien propose lui une «régionalisation» du pays par le biais d'une «décentralisation très poussée» des pouvoirs centraux. Des propositions faites dans le cadre de la deuxième phase des négociations de paix à Alger qui s'est ouverte le 1er septembre avec pour objectif prioritaire le retour de la paix dans le nord du Mali, toujours aux prises avec une instabilité chronique. Malgré ces propositions qualifiées par le président malien de «très concrètes», les négociations d'Alger n'ont débouché sur aucun accord. «Les participants ne sont pas encore parvenus à un terrain d'entente», a-t-il précisé. M. Keïta a comparé son refus du principe du fédéralisme par la réaction des «grands pays» qui ont rejeté «des velléités identitaires, qui poussaient jusqu'à vouloir l'indépendance» de certaines régions autonomistes, «parce qu'aujourd'hui aucun Etat responsable n'incline vers cela», expliquera-t-il encore. Rappelons que huit ans après l'Accord d'Alger, signé en juillet 2006, entre l'Alliance démocratique du 23 Mai pour le changement, représentant les Touaregs, et le gouvernement central de Bamako, le Mali avait renoué de nouveau avec le dialogue inclusif inter-malien. Depuis le 16 juillet dernier, donc, le dialogue inter-malien a été lancé à Alger en présence de toutes les parties influentes qui pouvaient peser dans le dossier. Cette phase finale est la résultante d'un long processus de normalisation initié sous l'égide médiatrice d'Alger qui a déployé tous ses efforts diplomatiques pour, dans un premier temps, lancer les jalons du dialogue inter-malien en arrachant aux différentes factions armées au Nord-Mali une convergence des positions par rapport à leurs propres conflits et en direction de Bamako. Autour de la table des négociations, outre l'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest ainsi que l'Union européenne, le Niger, la France et le Nigeria, on avait noté la présence d'une forte délégation du gouvernement malien en face des leaders des six mouvements politico-militaires du nord du Mali. L'enjeu étant de trouver la voie d'une paix durable qui puisse résister aux changements des hommes et des systèmes. Cette première phase des discussions s'était achevée le 24 juillet par la signature d'une «feuille de route des négociations». Mais pour arriver à ce début de sortie de crise, il aura fallu tout le poids persuasif de la diplomatie algérienne pour réunir des parties en conflit armé et trouver un minimum convergent pour décider tout le monde à donner une nouvelle chance à la paix au Mali. Pour rappel, la «Déclaration d'Alger» suivie de la signature d'une plateforme préliminaire, sous les auspices d'Alger, a scellé l'?uvre de rapprochement des points de vue et clarification des positions des mouvements dans le nord du Mali. Le document du 9 juin ou la «Déclaration d'Alger» a permis d'abord de trouver un consensus entre le Mouvement national de Libération de l'Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) et le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), signataires de l'accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014, dont les relations étaient pour le moins mouvementées. Quant à la plateforme signée par les représentants du MAA, de la Coordination pour le Peuple de l'Azawad (CPA) et de la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), elle reconnaît «l'intégrité territoriale et l'unité nationale du Mali», l'une des exigences de Bamako pour dialoguer avec les groupes armés touareg du Nord, mais également, selon les signataires, une garantie d'une prise en charge des revendications légitimes des Touaregs maliens. Mais, depuis le 14 septembre dernier, ces mouvements ont annoncé qu'ils parleraient désormais d'une «seule voix», ce dont le chef de l'Etat malien doute puisqu'il a déploré le caractère «disparate» de ces mouvements.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)