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Dialogue inter-malien




Dialogue inter-malien
Les discussions de paix entre les groupes politico-armés du Nord et le gouvernement de Bamako, dans le cadre du dialogue inclusif inter-malien d'Alger, ont été suspendues jeudi soir jusqu'à la mi-novembre, trois jours seulement après leur reprise. Officiellement, selon le ministère des Affaires étrangères, la suspension de ces discussions est motivée par la nécessité de laisser du temps aux représentants de chaque partie d'étudier le document soumis par la médiation algérienne. Le document en question servira «comme une base solide pour l'élaboration d'un accord de paix», selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, repris par l'APS. La médiation algérienne et ses partenaires onusien et régionaux ont «exhorté les parties à continuer à négocier de "bonne foi" et à tout mettre en œuvre pour consolider le cessez-le-feu en vigueur et renforcer la confiance de manière à favoriser la réalisation d'une solution rapide, globale et définitive à la crise dans l'intérêt bien compris du Mali et de toute la région», lit-on encore dans le texte. Les extraits de ce communiqué cachent mal la difficile avancée des discussions entre les parties maliennes. Bamako et la coalition des groupes politico-armés ont proposé pour le troisième round de ce dialogue, qui a tourné court, deux documents qui divergent sur le futur statut politico-juridique de la région de l'Azawad. Si le gouvernement malien a opté pour une décentralisation avancée des institutions, les groupes du Nord réclament quand à eux l'adoption d'un système fédéral. Ce qui a rendu les débats à Alger houleux, mettant surtout davantage de pression sur le gouvernement malien qui peine à convaincre une partie des Maliens, opposés à ce dialogue. En effet, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla) et ses alliés continuent à se montrer inflexibles au sujet du statut de cette région du Nord-Mali où pullulent aussi les groupes terroristes islamistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, d'Ansar Eddine et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao). C'est ce qui ressort de la déclaration du porte-parole de la coalition, également chargé de communication du Mnla, Moussa Ag Acharatoumane, aux médias maliens. Selon lui, le document proposé pour discussions par la médiation est loin de répondre aux attentes des groupes du Nord. «Nous pensons que c'est un document qui ne répond pas aux préoccupations de nos populations. C'est un document, aussi malheureusement, dans lequel on ne trouve pas la plupart des propositions, des suggestions et des points de vue qu'on avait donné dans le précédant document qu'on avait déposé ici à Alger dans le cadre de la résolution de la crise. Raison pour laquelle nous avons demandé à l'équipe de médiation internationale de nous donner un temps pour pouvoir examiner de très près et en détail le contenu de ce document. Eventuellement voir comment est-ce- qu'il peut-être harmonisé. Quels sont les points divergents et convergents avec le nôtre ' Ce qu'on a revendiqué notamment le fédéralisme et tout ça n'apparaît pas dans le document. Pour nous aujourd'hui, une entité fédérale de l'Azawad ne peut être qu'une garantie pour la paix et la stabilité au Mali», a-t-il déclaré, selon les médias maliens en ligne.Depuis le début du dialogue d'Alger, en juin dernier, les discussions ont buté à chaque fois sur le statut politique de l'Azawad. Les opposants au dialogue d'Alger soupçonnent le Mnla et ses alliés, ainsi que la médiation internationale de baliser le terrain pour une indépendance de l'Azawad, accusant par ailleurs le gouvernement de trahison. À noter que le troisième round de ce dialogue s'est ouvert dans un contexte marqué par une reprise des violences armées dans le Nord-Mali et un retour sur le terrain des mouvements terroristes qui ont commis plusieurs attaques contre les troupes de la Mission onusienne de maintien de la paix au Mali. Les derniers affrontements qui ont opposé le Mnla au Groupe d'autodéfense touareg de l'Imghad et ses alliés (Gatia), né l'été dernier et pro-Bamako, ne seraient pas étrangers à la suspension de ces pourparlers. L. M.







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