Algérie - Revue de Presse



Cinquante ans après la guerre d?Indépendance, on ne sait toujours pas avec précision qui a fait cette guerre. Entre les faux moudjahidine, les harkis repeints aux couleurs nationales, les ex-militaires de l?armée française accusés de n?être que des ex-filtrations des services coloniaux et tous les révolutionnaires de complaisance ou honoris causa, le flou est là, savamment entretenu par des groupes de pression qui ont trouvé dans une révolution qu?ils n?ont pas faite de l?argent liquide pour leur train de vie. La lutte actuelle au sein de l?ONM, aux antipodes d?une lutte libératrice, indique bien que plus d?un demi-siècle après, rien n?est réglé dans ce passé composé, réécrit à la faveur d?une lente dérive de l?idéal. Ce qui est surtout navrant, c?est de constater que les combattants de 1954, qui avaient 20 ans au point de rupture, en ont 70 aujourd?hui. Cette gérontocratie qui continue d?imprimer les mouvements de l?histoire actuelle aurait certainement mieux à faire que de se battre avec l?argent public autour de l?éternel problème de la représentation. La question revient à se demander s?il y a des révolutionnaires dans la famille révolutionnaire. Comme le soulignait un chirurgien algérois aux thèses radicales, la famille révolutionnaire est plus une famille au sens sicilien ou napolitain du terme, c?est-à-dire une structure de type mafieuse, soudée, qui n?aime pas trop que l?on vienne lui demander ce qu?elle faisait pendant la nuit du 1er novembre 1954 au 5 juillet 1962. Larbi Ben M?hidi vivant, aurait-il demandé une licence de taxi ou une autorisation d?importation de véhicule de moins de trois ans ? Personne n?en sait rien, mais il aurait probablement erré autour du boulevard qui porte son nom, désabusé, cherchant le maillon manquant entre les soldats de 1954 et ces dizaines d?étalages de jeunes vendeurs à la sauvette.

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