Développement national et développement local

Au moment où les élections semblent ne servir qu'à positionner un parti par rapport aux autres en terme de reconnaissance de son importance, de son rang, au moment où également il arrive à des chefs de partis de prendre pour référence l'exemple d'un ex-parti qui avait fait une razzia des sièges parlementaires " parce qu' "il gérait déjà la majorité des communes, faudrait-il perdre de vue que les élections locales doivent être liées à la prise en charge locale des préoccupations populaires 'Développement local par les collectivités locales, par les autorités centrales ' A travers les programmes sectoriels en complémentarité avec les PCD (programme communal de développement) c'est la wilaya qui se développe. Avec les chantiers d'envergure nationale de suivi gouvernemental, couplés aux programmes sectoriels et communaux, c'est tout le pays qui se développe. Dernièrement, lors du forum de la radio chaine 2, le président d'APC invité à développer l'idée selon laquelle il faudrait confier les budgets sectoriels aux communes pour être sûr que les projets y attenant seront réalisés. Il pose ainsi la question de l'élargissement des attributions des présidents d'APC. Développement local ' Développement sectoriel ' National ' Le développement national est la somme des développements locaux, selon le président de la République. Cette équation est ainsi posée aux collectivités locales afin que celles-ci s'impliquent dans les projets d'envergure nationale, décidés par les pouvoirs publics nationaux, et qui sont situés, en partie ou en totalité, dans les wilayas ou communes. Peut-on dire que pour le moment il y a une sorte de cloisonnement entre autorités centrales et autorités locales, plus particulièrement les autorités élues, quant au suivi et l'intérêt porté à certains projets nationaux qui ont des implantations locales ' L'autoroute par exemple ne peut véhiculer que du développement, local et national, chaque projet étant au service à la fois du local et du national. Mais, il se trouve justement que des élus locaux s'inquiètent beaucoup du fait que l'autoroute détourne à son profit la circulation qui existait dans les villages contournés. Avant, disaient-ils, que ne fut réalisée l'autoroute, les commerçants de villages traversés par les routes nationales voyaient leurs commerces devenir florissants. Au moins, ils arrivaient à joindre les " deux bouts " et ne s'en plaignaient pas du tout. Depuis bien longtemps, les projets d'intérêt national décidés au niveau politique étaient soumis uniquement à la surveillance et au contrôle des autorités centrales, plus particulièrement par les membres du gouvernement. C'était comme si les élus locaux ne devaient suivre que les projets mis en ?uvre par eux-mêmes. Le fait que la TV retransmettait uniquement les visites ministérielles avait contribué à séparer les projets de suivi gouvernemental de projets de suivi local. Si les walis, en tant que représentants du gouvernement et à vocation interministérielle prennent l'initiative de se charger du suivi des travaux des tronçons qui traversent leurs wilayas, il n'en est pas de même pour ce qui concerne les autorités élues, plus particulièrement les autorités communales dont le tracé se trouve sur le territoire de leurs communes. Il y a même des élus qui pensent que le contournement des villes et villages par l'autoroute va priver leurs populations commerçantes d'une partie des ressources engrangées par le passage quotidien de dizaines de milliers de voitures. Il y a des villages qui ne vivaient que de ces seules ressources, celles qui proviennent des passagers.Ils ne savent pour le moment pas ce qu'il faudrait faire du fait quand même que leurs communes sont reliées à l'autoroute par des bretelles d'accès et qu'il faudrait faire preuve d'innovation pour rentabiliser la proximité de celle-ci. L'autoroute ne peut qu'être un atout, et pas du tout une malédiction.