Deux morts et trois personnes en fuite Accrochage armé à Nouakchott

Trois combattants islamistes ont réussi à échapper aux forces de l'ordre à la suite d'affrontements ayant fait deux morts lundi soir, en périphérie nord de Nouakchott, soulignant de nouveau la menace terroriste pesant sur la Mauritanie. Quant à Sidi Ould Sidna, un des tueurs présumés des quatre touristes français assassinés en décembre en Mauritanie et qui s'était évadé le 2 avril, il ne se trouve pas parmi les deux combattants islamistes tués ou arrêtés lundi, a-t-on appris mardi de source policière. «Un jihadiste a été tué, un autre blessé et trois sont en fuite», a indiqué à l'AFP une source policière, jugeant «probable» que Ould Sidna, âgé de 20 ans, figure parmi les trois fugitifs. Selon ce responsable, le bilan des combats concernant les forces de l'ordre est de un mort et sept blessés dont un grièvement. Le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi leur a rendu visite mardi après-midi, à l'hôpital, mais n'a fait aucune déclaration à la presse. Après son évasion du Palais de justice de Nouakchott le 2 avril, Ould Sidna avait trouvé refuge auprès d'éléments des groupes salafistes liés à Al-Qaïda dans les quartiers nord de Nouakchott où il avait été localisé dès jeudi par la police. Mais il avait alors réussi à échapper aux forces de l'ordre.        Les enquêteurs ont, ces derniers jours, de nouveau localisé le fugitif près d'une maison en périphérie nord de la capitale. Ils sont intervenus lundi en début de soirée, mais ont été surpris par le nombre d'islamistes se trouvant dans la maison et leur puissance de feu. Des renforts de l'armée ont été acheminés sur les lieux. Les tirs d'armes automatiques et les détonations étaient entendus de tous les quartiers de la capitale, témoignant de la violence des échanges. «Personne ne pensait trouver une résistance de la sorte. Ce fut une surprise au niveau de la réaction. Ils étaient bien armés et relativement organisés», a souligné à l'AFP un observateur ayant requis l'anonymat. Selon des sources sécuritaires, une voiture a réussi à fuir dès lundi soir. Les fugitifs ont pris la direction du Nord mais ont rapidement abandonné la voiture à la suite d'une crevaison. A l'intérieur du véhicule, les forces de l'ordre ont récupéré un homme blessé, qui a été opéré dans la soirée. A 07H30 (locales et GMT) mardi, les forces de l'ordre ont lancé l'assaut contre la bâtisse, mais ses occupants avaient déjà fui. «Il n'y avait personne, juste des munitions et des effets personnels», a indiqué à l'AFP une source sécuritaire. Des témoins ont vu dans l'habitation une ou deux grenades, des munitions, un sabre, des effets personnels ainsi que des livres et disquettes liés au jihad. Une source policière a ensuite fait état de la découverte d'un «laboratoire pour préparer les explosifs» dans cette maison. Ce laboratoire «prêt à fonctionner» souligne qu'une cellule terroriste implantée dans la capitale se préparait à mener des opérations, selon ce responsable policier. Pays en grande partie désertique, deux fois grand comme la France mais peuplé de seulement un peu plus de 3 millions d'habitants, la Mauritanie avait jusqu'à récemment été relativement épargnée par les actions terroristes. Mais le pays a été la cible, entre fin décembre et début février, de trois attaques de la mouvance d'Al-Qaïda qui a fait un total de sept morts (quatre touristes français et trois militaires mauritaniens) et provoqué l'annulation du rallye Dakar 2008. Arrêté le 11 janvier à Bissau, Sidi Ould Sidna avait été inculpé d'»actes de terrorisme» avec deux autres hommes, dont un est toujours en fuite, pour l'attaque d'un groupe de cinq touristes français le 24 décembre 2007. Quatre des Français avaient été tués et le cinquième blessé.